Château de Sully : Maximilien II de Béthune, le fils indigne du duc de Sully

01 avril 2021

Maximilien II de Béthune est le fils unique que le duc de Sully (1559-1641) a eu avec sa première épouse Anne de Courtenay (1564-1589). Malgré des débuts prometteurs, il menera rapidement une vie dissolue, déplaisant fortement à son père.

Château de Sully : Maximilien II de Béthune, le fils « indigne » du duc de Sully - château de Sully

Des débuts prometteurs…

Maximilien II naît en 1588. Il est rapidement orphelin de sa mère, puisqu’elle décède l’année suivante. Sa jeunesse est marquée par l’ascension de son père. Celui-ci prévoit une grande union pour son fils, afin d’accroître le prestige de la famille de Béthune.

Des négociations avec Henri IV en personne sont menées. Parmi plusieurs partis notables, c’est Françoise de Créquy qui est choisie. L’épouse apporte une dot et un trousseau conséquents. Les tapisseries de Psyché exposées au château de Sully-sur-Loire ont sans doute été tissées pour cette union. Le mariage, protestant, est célébré en octobre 1609.

Château de Sully : Maximilien II de Béthune, le fils « indigne » du duc de Sully

Le duc de Sully place de grands espoirs dans son fils aîné. Il en fait son principal héritier, lui réservant le duché de Sully, le marquisat de Rosny et la principauté de Boisbelle, c’est-à-dire les terres les plus prestigieuses.

Un tableau du XVIIe siècle, possédé par le château, de Claude Deruet, le représente à cheval, en armure, muni du bâton et de l’écharpe de commandement, devant une armée.

Maximilien II reçoit aussi notamment la charge de grand maître de l’artillerie et la surintendance des fortifications. Il remplit bien ses fonctions dans un premier temps.

…gâchés par une vie dissolue

Mais la situation évolue. Faisant preuve d’incompétences et d’incapacités notoires, il doit être remplacé plusieurs fois, suscitant la colère de Louis XIII et de Richelieu. Malgré les interventions de son père, il connaît la disgrâce. Sa vie personnelle n’est pas plus exemplaire. Il prend une maîtresse, Marie d’Estourmel, dont il a deux enfants. Dilapidant ses biens, il s’adonne au jeu, au commerce des femmes et se couvre de dettes. Le duc de Sully doit emprunter pour les éponger. Enfin, vers 1620, il se convertit au catholicisme, apparemment plus par opportunisme que par conviction.

Cela finit par provoquer le désespoir de son père, qui multiplie les mises en garde et les réprimandes. Il n’a pas de termes assez durs pour qualifier sa conduite. Dans une lettre à sa fille Louise, il évoque un « truand et méchant garnement sans mérite, honneur ni vertu », qui provoque « la désolation, l’ennui et le désespoir de ma vieillesse ».

Maximilien II décède en 1634, sept ans avant son père. Il n’a donc jamais été duc. C’est son fils Maximilien François qui deviendra le deuxième duc de Sully en 1641.

Mathieu Girault

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