Richard Berry enfile la robe

06 décembre 2019

Richard Berry excelle dans Plaidoiries qu’il joue jusqu’au 15 décembre au Cado à Orléans. Son spectacle reprend cinq plaidoiries marquantes qui se sont tenues dans l’intimité des tribunaux.

Spectacle au Cado - Plaidoiries - Richard Berry jouant souriant

Richard Berry entre, chemise blanche, pantalon noir, se dirige vers le fond sur scène où est accrochée la robe, reconnaissable, d’avocat. Il la met puis rejoint l’un des deux pupitres installés face au public.

Et la magie commence

Dès les premières phrases, on est captivé. Captivé par les mots et la justesse du ton de l’acteur, dont on oublie qu’il est acteur. Parfois, il chuchote presque, parfois, il s’exalte. Richard Berry ne revêt pas seulement la robe, il revêt aussi la justesse.

Les textes sont ciselés.Toute la société est ici passée au crible par les avocats qui la décortique, en révèle les absurdités, les travers, les lâchetés. Ces avocats qui souhaitent s’approcher de la vérité, donner un autre éclairage de l’affaire en cours, prendre de la hauteur. Les mots sont durs parfois mais ils entendent convaincre la Cour et les jurés. Tous n’ont pas réussi, à l’image de maître Lombard dont le client Christian Ranucci n’a pas échappé à la peine de mort mais dont la plaidoirie a sans doute conduit à son abolition trois ans plus tard. Mais tous sont de grands maîtres des mots.

Ce spectacle reprend les plaidoyers de Jean-Pierre Mignard, avocat des parents des adolescents morts électrocutés à Clichy-sous-Bois, et Michel Zaoui, avocat des victimes de Maurice Papon, avocats des parties civiles donc. Quant aux autres ténors du barreau, Henri Leclerc, Paul Lombard et Gisèle Halimi, ils défendaient des accusés. Soutenu par le manifeste des 343, cette dernière a défendu la cause de l’avortement, contribuant à sa dépénalisation grâce à la loi Veil.

À la fin du spectacle, l’acteur a « fait le job » : il nous a convaincus, nous les spectateurs par son jeu sobre et intense.

Richard Berry s’est arrêté un moment dans Loiret magazine. Retrouvez-le dans le prochain numéro : surveillez vos boîtes aux lettres dès le 16 décembre !

Édith Combe

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