Le Loiret en vigilance rouge canicule : on s'adapte !

01 juillet 2025

La vigilance rouge canicule est là. Comment la direction des Infrastructures du Département, les sapeurs-pompiers, les Ehpad, les collèges et les Mam s’accommodent-ils à ce coup de chaud ? 

La direction des Infrastructures du Département s’adapte

 

Sur les routes, dans le cadre de la vigilance canicule rouge qui débute le 1er juillet à midi, les agents du Département limitent les opérations trop physiques. «  Leurs horaires sont déjà décalés depuis une quinzaine de jours, en raison de l’alerte orange qui sévissait déjà : ils débutent leur service à 6 h jusqu’à 10 h, pour laisser place à une pause de 45 minutes. Ils reprennent donc à 10 h 45 jusqu’à 14 h 37 », explique Jean-Baptiste Péaud, responsable du service gestion de la route. 

La direction des Infrastructures du Conseil départemental, qui gère les routes, décide de mettre en place des consignes particulières pour tous les centres de travaux, si besoin. Ces derniers distribuent l'eau nécessaire à la bonne condition physique de chacun et engagent les agents sur des chantiers qui nécessitent moins d’efforts. Chaque centre adapte son activité.

Au Sdis 45, on se protège !

« Concernant le nombre d’interventions, le centre d’appel ne constate pas de recrudescence du nombre de malaises possiblement dus aux fortes chaleurs », nous informe Thomas Flamant, lieutenant-colonel au Sdis 45. 

Cependant, des mesures ont été prises en direction des personnels administratifs et techniques et les sapeurs-pompiers professionnels, en service hors rang, travaillant dans des locaux non climatisés.

Les horaires de travail sont aménagés et le travail physique intense limité, comme le port répété de charges lourdes. 

Les personnels sont invités à s’hydrater régulièrement et à prendre plus de pauses dans des lieux climatisés, si possible.

Les activités physiques et sportives des sapeurs-pompiers en centres d’incendie et de secours sont limitées à une seule séance en tout début de matinée. Et les manœuvres pratiques sont, dans la mesure du possible, remplacées par des séances théoriques en salle ou de connaissance de secteur. Les formations dans nos caissons d’observation et d’étude des phénomènes thermiques sont annulées.

Les interventions à caractère non urgent (exemple : destruction d’hyménoptères* sur la voie publique) requérant un engagement physique important sont, autant que possible, reprogrammés au lendemain matin.

Et il est recommandé des pauses et une hydratation plus régulières. Concernant les sapeurs-pompiers en intervention, ces pauses et hydratation régulières et importantes sont obligatoires. Les équipements de protection individuelles (EPI) sont adaptés au contexte opérationnel et la tenue allégée en phase de repos. Enfin, une rotation des effectifs plus régulière est mise en place lorsque cela est possible. Enfin, un soutien sanitaire opérationnel est engagé plus précocement.

En Ehpad, des plans existent pour chaque situation

« Nous appliquons chaque été des plans afin d’anticiper les chaleurs. Ils sont adaptables en fonction des niveaux de vigilance », décrit Guillaume Lefrançois, cadre supérieur de santé à l’hôpital et Ehpad publics Loire Beauce qui regroupe quatre établissements (Le champgarnier de Meung-sur-Loire, Lour Picou de Beaugency, Villecante de Dry, résidence Trianon de Patay).

Du 15 mai au 15 juin : c’est le premier plan qui consiste essentiellement à rafraîchir les chambres de soins palliatifs grâce aux climatiseurs mobiles et aux ventilateurs et à proposer une hydratation régulière.

Du 15 juin au 15 septembre : la direction alerte sur le niveau de vigilance et sur ce qu’il faut mettre en place. Le rafraîchissement des locaux est renforcé : tous les accès sont ouverts la nuit. Le matin, les résidents sont regroupés dans les salles à manger qui disposent de la climatisation. Des animations leur sont alors proposés. Pendant ce temps, afin de garder le frais emmagasiné la nuit, les volets et portes de chaque chambre sont maintenues fermées. Les agents ont pour consigne de passer six fois par jour pour remplir d’eau les verres de chaque personne âgée

Le chef de cuisine veille à servir, en cette période très à risque, des aliments frais et hydratants, comme des glaces, de la pastèque…

« Les familles sont informées qu’elles doivent limiter les sorties des résidents. Par exemple, il est préférable de renoncer aux promenades dans les jardins. Cela peut être frustrant pour ceux qui ont l’habitude de prendre l’air à l’extérieur. Nous comptons beaucoup sur les familles pour qu’elles nous aident à s’occuper de leurs parents en cette période de canicule.

En Ehpad, nous avons obligation de maintenir une différence de température de 5 °C inférieure à l’extérieur. Les résidents ne s’en rendent pas vraiment compte car ils ne ressentent pas la chaleur comme nous. Même en pleine chaleur, ils peuvent avoir envie de mettre un pull. Par contre, c’est assez difficile pour les agents, car lorsqu’il fait 35°C dehors, la température intérieure ne doit pas descendre en dessous de 30. Cela reste chaud lorsqu’on travaille ! »

Les collégiens ne sont pas épargnés

Des mesures de bon sens ont été prises. Le matin, les classes sont aérées puis les volets ou stores sont fermés pour garder le frais au maximum. Pendant le brevet, les classes les plus fraîches ont été réservées pour les élèves qui le passaient.

Les chefs de cuisine proposent des repas adaptés. Les lundi 30 juin et mardi 1er juillet, Nicolas Theplakone, chef du collège Simone-Veil de Pithiviers, a servi aux élèves des repas froids : œufs durs mayonnaise ; salades de riz ou de pâtes ; terrine de légumes ; yaourts ; compotes ; glaces à l’eau… 

Certains établissements permettent une ventilation mécanique double flux qui apporte l’air en continu et en quantité régulée.
 

En Maison d’assistants maternels, comment sont protégés les tout-petits ?

« Nous avons la chance d’avoir la climatisation dans le bâtiment, donc c’est confortable. Par contre, nous mettons tout en place pour protéger les enfants : les sorties sont annulées. Nous devions aller au bord de l’eau, mais il y a trop de soleil », déclare Cécile Buisson-Fuconis, assistante à la Maison d’assistants maternels (Mam) Au jardin des sourires implantée au sein de l’Ehpad Champgarnier.

En contrepartie, sont proposées aux tout-petits des activités calmes : « du yoga ; des jeux de société ; on lit des histoires, on leur fait écouter des cris d’animaux qu’ils doivent reconnaître. Hier, ils ont participé à un parcours motricité. Demain, avec les séniors de l’Ehpad d’à côté, ils prendront part à un parcours de motricité également. Il faut aussi beaucoup hydrater les douze enfants dont nous avons la responsabilité. »

*Les Hyménoptères sont un ordre d'Insectes qui comprend abeilles, guêpes…

Édith Combe

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