Nous sommes tous Loirétains !

10 novembre 2021

En 2013, les habitants du Loiret sont devenus Loirétains suite au vote, organisé par le Conseil départemental sur le territoire, auquel chaque citoyen a pu participer. Aujourd’hui, alors que tout le monde se sent Loirétain, comment chacun vit son appartenance au département ? Micro-trottoir.

Nous sommes tous Loirétains ! Portraits

Native du Loiret, Murielle, 54 ans, décrit son appartenance au Loiret ainsi : « Je me sens appartenir à mon territoire, à mon département. J’y aime beaucoup la Loire. Elle est un point fort. Je la trouve belle, sauvage. Le Loiret, c’est aussi le centre de la France, la Sologne, le gibier, le patrimoine, la Beauce, le grenier de la France… on possède un beau patrimoine. 
Quant à la mentalité des Loirétains, on parle souvent du fait qu’ils ne sont pas toujours très accueillants, on évoque les chiens d’Orléans… mais dans mon quotidien (NDLR : Murielle est infirmière), je ne le ressens pas.
» 

Denis, 57 ans, qui n’est pas « Loirétain de souche », explique : « La Loire représente une frontière entre le Loiret du nord et celui du sud. Donc suivant où l’on se place, l’identité du Loiret est différente : pour certains, ce sera la Sologne et pour d’autres la Beauce… Cela en fait deux territoires différents. La population y est différente aussi. J’aime le Loiret, la diversité de ses paysages, en particulier la partie entre la Loire et le Loiret. »
 

Nous sommes tous Loirétains ! Brice Daubord courant en bord de Loire

On trouve tout dans le Loiret : de belles balades, une métropole active, une pratique sportive diversifiée, des équipes et des sportifs de bon niveau...

Christelle

Christelle, 50 ans, sensible à la dynamique qui se dégage sur le territoire, aime le fait qu’on trouve tout dans le Loiret : « de belles balades, une métropole active, une pratique sportive diversifiée, des équipes et des sportifs de bon niveau, des spectacles de qualité, un réseau routier intéressant et une situation géographique qui permet d’aller dans toutes les directions grâce notamment au réseau des autoroutes… » Elle aime la possibilité de changer de territoire et de paysage en très peu de temps. « Et les Loirétains sont sympas malgré leur mauvaise réputation ! », concut-elle.

Pour Annabelle, 24 ans, « être du Loiret c’est se sentir appartenir au territoire et plus particulièrement à la terre où je suis née. Mon père est agriculteur et je suis reconnaissante à cette terre qui me nourrit ! Je suis fière d’être de là où je vis ! »

Adil, 44 ans, déclare que « c’est la Loire et le héron qui symbolisent le Loiret. Ce fleuve royal est emblématique du Département ! »

« Le Loiret est tourné vers l’eau qui structure le territoire : la Loire ; les canaux et les étangs, pour Anne, 30 ans. Beaucoup d’animations sont autour de l’eau : des évènements, les bases de loisirs… J’aime le dynamisme du côté urbain du Loiret et la beauté, la douceur et la sérénité de la ruralité. Ces deux versants du Loiret créent un équilibre au quotidien. De plus, je trouve les Loirétains plus curieux, plus ouverts aux autres territoires qu’ailleurs. Ils voyagent plus. Cela vient de la place centrale qu’occupe le territoire. » 

Nous sommes tous Loirétains ! Loire

Pierre Allorant, 58 ans, universitaire, historien du droit, politologue et doyen de la faculté de Droit, d’Économie et de Gestion d’Orléans. Il a fait partie du jury, qui en 2013, avait choisi le nom Loirétain, même si lui était plutôt favorable à Loiréanais, construit un peu sur le modèle Touraine ou Bordelais qui font, chacun, référence à une grande ville, capitale du département.
« Je suis très attaché au Département. Mon arrière-grand-père était maire de Malesherbes, mon grand-père préfet d’Orléans et mes parents et moi-même, après avoir étudié à Paris, sommes revenus travailler dans le Loiret. D’ailleurs, les Loirétains le deviennent souvent par hasard. Pour le travail, car comme l’écrivait Jean Zay, le Loiret est un département où on travaille, un département sérieux. Ils trouvent ici une douceur de vivre et s’y installent. Ses habitants sont plus ouverts aux influences. Depuis le XIXe siècle, il y a beaucoup de brassage. Auparavant, les Loirétains émigraient vers Paris, aujourd’hui, c’est l’inverse, les Parisiens deviennent Loiretains. 
L’identité du Loiret c’est l’identité de la France. Par exemple, Jeanne D’arc, héroïne loirétaine est également héroïne de France. La métropole orléanaise est locomotive du territoire.
» 

Nous n’avons ni la mer ni la montagne, mais nous avons tout le reste !

Marc Gaudet
Président du Département
Nous sommes tous Loirétains ! Sologne

Laurent, 65 ans, généalogiste à la Bibliothèque généalogique d’Orléans*

« Le Loiret est une terre de migration. Les habitants sont d’origines diverses. 
Des maçons, originaires de la Marche, du Limousin et de la Creuse, ont construit les châteaux, le nom de Doucet vient de là. Des prisonniers espagnols ont creusé les canaux, des Belges sont arrivés lors de la débâcle en 1940. Le Loiret étant sur la route de Paris, des saisonniers sont passés et restés. De petits métiers, non pourvus par les Loirétains, se sont installés, comme des marchands de tissus dans le Giennois ou aux alentours du château de Montargis. De nouveaux emplois ont également été créés lors de la construction de la ligne de chemin de fer Paris-Orléans, créant ainsi beaucoup de drainage de population. La batellerie a apporté son lot de nouveaux arrivants, issus des familles de mariniers qui se déplaçaient sur la Loire jusqu’à Nantes. 
En 1905, des viticulteurs du Loir et Cher, suite à l’attaque de mildiou, se sont rapprochés des villes loirétaines. Ils ont fourni de la main d’œuvre aux vinaigreries. Des ouvriers ont été recrutés par les manufactures orléanaises, comme celle de couverture qui se trouvait à la place de l’actuel commissariat. Des jardiniers ont élu domicile dans le Loiret. Ils travaillaient pour de riches familles parisiennes qui possédaient des châteaux dans le département et suivaient leurs maîtres pour embellir leurs extérieurs. Grâce au service militaire et aux nombreuses casernes loirétaines, d’anciens soldats se sont établis. Après-guerre et jusqu’en 1966, des Américains vivaient et travaillaient ici. Certains sont repartis, d’autres sont restés.

Beaucoup de ces émigrés, en plus d’un travail, rencontraient l’élue de leur cœur, et la douceur de vivre loirétaine achevait de les convaincre de s’y installer définitivement.
De plus, le prix de l’immobilier étant nettement inférieur à celui pratiqué en Région parisienne, on trouvait et trouve des logements plus grands pour un prix égal ou inférieur. Ces arguments m’ont convaincu lorsque j’ai cherché où vivre avec ma femme et mes trois enfants. J’avais fait mes études à Orléans et j’en gardais un bon souvenir !
»

Marc Gaudet, 57 ans, président du Département du Loiret

« Mes racines profondes sont dans le Loiret. Depuis la fin du XVIIe siècle, toutes les branches de mon arbre généalogique sont nées dans un périmètre de trente kilomètres autour de Pithiviers. Mon métier d’agriculteur renforce ce sentiment d’appartenance à cette terre. 
Quand je pense à la carte du Loiret, je vois d’abord la forêt d’Orléans, la Loire, les paysages du Gâtinais, la Sologne. Ici, pas d’extrême, c’est un territoire d’équilibre, apaisé, situé au cœur de la France. Nous n’avons pas les inconvénients de la banlieue parisienne. Nous n’avons ni la mer ni la montagne, mais nous avons tout le reste !
»

Nous sommes tous Loirétains ! Loire 2

Nos atouts : le prix du foncier et la proximité avec la Région parisienne et la solidarité entre les habitants.

Isabelle Robineau
Maire de Le Charme

Le charme est le joli nom d’une petite commune loirétaine, située à la frontière du département. Sa maire, Isabelle Robineau, 60 ans, s’y est installée, avec son mari, il y a une vingtaine d’années et maintenant : « J’habite au paradis ! Je vis en osmose avec la nature. Le Loiret est très différent d’un lieu à un autre. J’ai été très bien intégrée ! J’ai été élue adjointe, puis maire, c’est mon deuxième mandat ! Dans notre village, notre population est composée d’agriculteurs, présents depuis plusieurs générations, de retraités qui ont fait de leur maison secondaire, la principale. Depuis deux ans, de nouvelles familles ont emménagé ici. Nos atouts : le prix du foncier et la proximité avec la Région parisienne et la solidarité entre les habitants. Notre territoire, assez plat, attire aussi beaucoup de slow touristes, utilisateurs de vélo électrique. » 

Pour Serge Grouard, 62 ans, maire d’Orléans, « Le Loiret, ce sont des souvenirs d’enfance, de petit Parisien qui découvre la campagne le week-end, sa rudesse et sa grandeur ; un peu plus tard, c’est la plume de Maurice Genevoix, conteur virtuose de la diversité de nos paysages ligériens dont les pages me captivent ; et puis, ce sont les routes et les champs du Gâtinais et de la Beauce, bien sûr, vastes étendues sans mouvement qui changent de couleur selon les saisons ; c’est aussi le fleuve royal auquel Orléans rend hommage depuis vingt ans ; enfin, c’est Jeanne d’Arc, bien sûr, notre patrimoine orléanais et national. »

Édith Combe

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