Il vous met la Loire à la bouche
Pêcheur professionnel de Loire depuis 15 ans, Bruno Gabris chasse les poissons du fleuve sous la lune pour vous les servir en rillettes, terrines et plats cuisinés.
Le haut vit dans l’eau. Chaque nuage, étoile éphémère et rameau d’arbre reflète son alter ego dans ce miroir de Loire. Pour l’heure, la sixième de la journée, sa pénombre les rend tous ombre. Seul le visage de Bruno Gabris retrouve de la couleur quand rasent les flots les phares des voitures aventureuses. À 45 ans, ce pêcheur de Loire aux cheveux et yeux couleur de la nuit, glisse silencieusement en barque récupérer ses filets posés la veille. « On arrive à la mauvaise saison, illustre-t-il en remontant le premier sur le pont gris d’aluminium brut. Les feuilles des arbres tombent dans l’eau, se prennent dans les mailles et les découvrent aux yeux des poissons. » Un aspe et un chevesne semblent pourtant avoir perdu la vue. Le pêcheur les démêle pour les passer du filet au seau. Ainsi, défile l’aube aux lueurs roses crescendo : la recherche du piège, son extirpation manuelle et la chasse au suivant.
Finalement, Bruno Gabris ne mettra au sec plus qu’un silure de 15 kg, ce dû aux larges mailles sélectives. Le succès se parie aussi essentiellement sur les caprices météorologiques, la température et le niveau de la Loire. « Plus il est haut, plus la pêche s’annonce bonne. Puis, jouent aussi la connaissance du milieu et les singularités des espèces de poissons dans leurs déplacements et adresses favorites de repos ou de repas. » Cela s’entend, on nage néanmoins à des milles nautiques de la pêche intensive. Il trompe trois à cinq tonnes de poissons par an, des carpes, silures, brèmes, chevesnes, barbeaux, aspes ou encore quelques migrateurs comme les mulets ou les aloses. Ce, sur 30 km de Loire entre Sully-sur-Loire et Jargeau sur les 120 que compte le département pour trois pêcheurs professionnels.
Mais, de sa prise, qu’en advient-il ? Si le pêcheur voue plus d’amour à l’eau, il donne plus de temps à la terre, celle de Sigloy. Là, s’implante sa boutique mais surtout sa cuisine. Le poisson y gagne un bain puis perd manuellement son filet, direction les congélateurs. Dans les pièces blanches attenantes, du sol au plafond, du carrelage aux néons, Bruno Gabris le transforme. D’un stérilisateur autoclave, machine sous vide, hachoir ou poussoir hydraulique sortent des rillettes, terrines, soupes et plats cuisinés. « J’élabore des recettes aux tomates séchées, asperges, olives, curry, safran, thym et citron, à l’aneth et à la moutarde à l’ancienne. Je les vends dans différents magasins de producteurs et cavistes pour un chiffre d’affaires annuel de 80 000, de quoi me permettre de vivre de mon activité. »
Ce marin d’eau douce, qui n’en porte plus que le nom, exerce ainsi depuis presque 15 ans. La Loire, il la côtoyait déjà tout petit à la pêche, bien avant son BTS agricole protection de l’environnement. Il sensibilisait ainsi à sa faune et sa flore lors de promenades touristiques en bateau antérieures à son évolution professionnelle. Au préalable en y ajoutant une découverte de la pêche, finalement en y plongeant totalement.
Où les trouver ?
Boutique Bienvenue à la ferme au 120 route de Marmain à Sigloy.
Ouverte le vendredi de 14 h à 19 h et le samedi de 9 h à 13 h, et tous les jours sur rendez-vous au 06 86 58 98 77
Lieux de ventes :
Aux 3 fûts, Saint Père sur Loire / Selection du caviste, Jargeau / Rose et Léon, Orléans/ O Saveurs Locales, Montargis / Etablissement Bouilly, Tigy / Les Vergers de la Jonchère, Sigloy / La ferme de la Poste aux Chevaux, Chevilly / Office de Tourisme de Châteauneuf, Saint Benoit, Germigny ,Jargeau, Gien / Gout et Saveur, Châteauneuf sur Loire / Jardinerie de la Loire, Châteauneuf sur Loire / Aux Saveurs du Castelet, Yèvre le Chatel
Le Département du Loiret s'engage !
Le Département et la Chambre d’agriculture du Loiret encouragent ensemble les acteurs du territoire à améliorer l’alimentation de tous via le Projet alimentaire territorial (Pat). Ainsi est sorti de terre Mangeons Loiret pour une assiette locale, de qualité, de saison et financièrement viable pour les producteurs. Retrouvez-en 261 dans le Guide des producteurs locaux ou sur l’application Mangeons Loiret !