Une autrice dans les pas de son grand-père grâce aux Archives du Loiret

02 février 2023

Une mission inédite en France pour des Archives départementales : accueillir une autrice en résidence ! Et cela se passe dans le Loiret ! Émilie Riger, écrivaine loirétaine, sera accompagnée et aidée dans ses recherches par les agents de la collectivité. Elle n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle a déjà quatorze livres à son actif. Explications.

Une autrice loirétaine dans les pas de son grand-père grâce aux Archives départementales du Loiret - illustration

« Je travaille avec les Archives départementales sur mon prochain roman historique, confie Émilie Riger, autrice loirétaine. Les agents m’aident à trouver certains documents ou me fournissent des pistes pour trouver des sources. Les Archives départementales sont enchantées à l’idée d’accueillir une résidence d’écriture. Et moi de bénéficier de leur soutien ! C’est vraiment top de travailler ensemble ! »
 
Émilie n’est pas une inconnue aux Archives ! Depuis janvier 2022, elle vient, en moyenne, deux jours entiers chaque semaine effectuer des recherches. Le reste du temps, elle réalise un gros travail de préparation afin d’identifier les documents nécessaires, puis de tri de sa récolte. 
 

emilie

 

Histoire d’un beau projet

Le roman d’Émilie sera une grande fresque familiale s’étendant sur quatre générations qui s’ancrera dans le contexte national. Elle cherche tout ce qui donnera corps à son histoire et la teintera de vérité : actes de naissance ou décès ; ventes de maisons, champs ; évolution des cultures avec usage d’engrais, mécanisation ; amélioration de l’hygiène ; vieux métiers ; vieux prénoms… Tout cela, elle le trouve aux Archives départementales.

Son point de départ ? L’exploit réalisé par son grand-père. Il a traversé le Sahara, seul, en motocyclette. L’écrivaine désire comprendre pourquoi, en 1938, son grand-père a eu cette idée folle ! Lui qui est né dans une ferme d’Auvilliers-en-Gâtinais. Cette maison familiale, fil rouge de son récit, a été achetée, en 1843, par la première génération, la deuxième a agrandi le patrimoine, rachetant de nouvelles terres. Tandis que la troisième génération connaissait la guerre et la quatrième a rejoint la ville, refusant de reprendre la terre.
 

Gagnant-gagnant

« Cette résidence d’écriture, au sein d'Archives départementales, est une première en France, se réjouit Roxane Pineau, responsable du service Publics et Valorisation. Elle nous aidera à valoriser notre patrimoine archivistique ! Nous espérons toucher un public élargi, plus littéraire, par le biais du roman d’Émilie Riger. »

Pour l’instant, les férus d’histoire et ceux qui font leur arbre généalogique connaissent bien les salles de lecture du lieu. Ainsi que les scolaires qui y viennent avec leurs professeurs d’histoire ou de français.
 

Des actions pour tous les publics

Actuellement, trois classes de 4e du collège de Chécy, emmenées par l’enthousiasme de leur professeure de français, fréquentent les Archives. Ils doivent écrire un texte, à la façon de Zola, dans Le bonheur des dames qui, comme Denise Baudu arrivant à Paris, relaterait l’arrivée d’un Loirétain découvrant les grands magasins à Orléans. Comme le maître du naturalisme, ils doivent consigner leurs découvertes : le plan de la ville au XIXe siècle ; les métiers et prénoms de l’époque… afin de donner de la véracité à leurs récits. Émilie Riger interviendra dans leurs classes. Elle les aidera à améliorer leurs textes et leur expliquera comment elle a procédé pour le sien.

En plus de cette première action, durant les sept mois de résidence (sauf juillet et août), la romancière en mènera pour tous les publics : ateliers d’écriture jeunesse et adultes ; conférences ; interventions dans le cadre d’Ozélir !... 

Enfin, les missions des Archives départementales seront mises en lumière lors de la sortie du roman auprès du public et « cela donnera peut-être envie à des personnes de rechercher des éléments de leur histoire familiale », espère Émilie Riger.
 

Édith Combe

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