Festival de musique de Sully et du Loiret : Michel Portal, sans tambour ni trompette, mais avec saxo et clarinette

29 mars 2022

Clarinettiste et saxophoniste à la technique éblouissante, Michel Portal demeure un infatigable défricheur de sonorités, toujours à la recherche de nouvelles aventures musicales, au-delà des habituels débats sur lʼavant-garde, le classicisme ou le métissage en jazz. Il collabore avec des musiciens de tous horizons, ici c'est avec Baptiste Trottignon qu'il partagera la scène à Montargis le 16 juin. Rencontre.

Festival de musique de Sully et du Loiret: Michel Portal

Michel Portal devait venir au Festival de musique de Sully et du Loiret le 4 juin 2020, mais cette 47e édition a été annulée en raison de la crise sanitaire.

À quel âge avez-vous commencé la musique ?

J’avais une dizaine d’année. C’était au pays basque. Ma famille était une famille de musiciens. J’avais choisi la clarinette parce que c’était un instrument léger. Plus léger que le trombone par exemple. J’ai fait le conservatoire, ai passé et remporté des concours… et j’ai avancé comme ça. Je n’ai jamais arrêté la musique, j’ai tout de suite accroché à la musique ! Ensuite, je suis allé au lycée. Là, des professeurs me demandaient d’arrêter de taper sur la table. Mais je ne pouvais pas leur dire que je cherchais le tempo !

Votre première scène ?

Je me rappelle que je jouais avec des harmonies dans des kiosques. J’étais l’enfant-roi ! Tout le monde me regardait, je trouvais ça génial ! On interprétait des morceaux de semi-classique, entre le classique et la musique populaire.
Et, la fin de la guerre a été une période d’euphorie générale que j’ai beaucoup appréciée : les gens jouaient de la musique et dansaient dans les rues !

Je suis toujours très enthousiaste de jouer, devant n’importe quel public. Je revis lorsque je joue.

Votre musicien préféré ?

Il y en a tellement ! J’ai une cave remplie de disques ! Mais j’aimais beaucoup Coleman Hawkins, Duke Ellington, par exemple. Ils jouaient une musique joyeuse. J’allais écouter de grands musiciens, comme Sydney Bechet. Je n’osais pas les déranger, pour discuter ou pour jouer avec eux. Ils étaient difficiles à approcher.

Votre meilleur souvenir professionnel ?

J’ai toujours été très heureux et très étonné de recevoir des récompenses. J’ai remporté des concours internationaux, à Budapest, à Berlin. J’ai remporté quatre César pour des musiques de films mais je ne suis jamais allé les chercher, comme la légion d’honneur. Je reste tranquille. 

Vous naviguez entre la musique classique et le jazz…

Oui, on me demande toujours ce que je préfère. Mais je n’ai pas de préférence. Je suis dispersé ! Je ne peux pas et ne veux pas changer. J’aime me retrouver devant une partition. Aujourd’hui, j’ai fait de la musique pendant quatre heures. Je travaille toujours pour faire quelque chose de mieux. Avec la musique classique, je suis la partition et avec le jazz, je suis un thème et j’improvise, c’est ce qui rend le jazz vivant !

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Festival de Sully 2022 - visuel ok

 

 

Oui, je suis très content de venir jouer dans le Loiret. Je suis déjà venu jouer au château de Sully et j’aime beaucoup le lieu et le Loiret que je trouve très beau.

Édith Combe

Un aperçu du talent de Michel Portal

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