Les artistes du Festival de musique de Sully et du Loiret #Gautier Capuçon et Frank Braley

À quel âge avez-vous commencé la musique ? Et avec quel instrument ?

J’ai débuté par le violoncelle à 4 ans et demi ! J’ai eu un coup de foudre pour cet instrument… que je n’ai plus quitté depuis ! Le mien date de 1701, il s’appelle l’ambassadeur. Ce violoncelle est une véritable œuvre d’art ! J’en prends extrêmement soin. Par exemple, je lui réserve une place à côté de moi dans l’avion. Je ne le quitte pas souvent… mais cet attachement n'est pas obsessionnel !

Qu’avez-vous ressenti lors de votre première scène ?

Quand on apprend la musique, on passe beaucoup d’auditions. Mais ma première vraie scène, j’avais 12/13 ans. J’avais le trac. J’ai toujours le trac ! Sarah Bernhardt disait à une jeune comédienne qui lui assurait qu’elle ne ressentait pas le trac : « Mon petit, le trac vient avec le talent ! » Grâce à lui, je me centre, me concentre, je l’apprivoise, je m’en sers pour exprimer mes émotions, les transcender, les vivre. Ce que je ressens sur scène, est plus fort que tout, c’est difficile à décrire avec des mots !

Vous voyagez beaucoup. Quelles sont la/les scène(s) où vous préférez vous produire ?

Il y a plein de scènes où j’aime me produire. D’abord à Chambéry, peut-être, ma ville natale. Puis, le théâtre des Champs Élysées, la première grande scène parisienne où j’ai joué. Ensuite, Carnegie Hall et d’autres salles en Europe, comme à Berlin. Ce sont des salles historiques où sont passés plein de grands artistes et de grands compositeurs. On sent leurs âmes dans ces lieux !

Quel est votre musicien, chanteur ou groupe préféré ?

Muze ! Je les écoute depuis longtemps. Il était prévu que l’on travaille ensemble, mais le Covid est passé par là. On avait un projet commun… quelque chose devrait se voir le jour.

Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?

Impossible de tous les citer ! La musique est différente à chaque fois. Les émotions sont différentes à chaque fois.

Avec qui aimez-vous le plus jouer ?

Mon compagnon de jeu préféré est mon violoncelle ! Il est à mes côtés depuis plus de vingt ans. Il me connaît tellement. Moi, par contre, je découvre chaque jour des sonorités nouvelles, de nouvelles couleurs… comme un peintre !

Votre actualité, c’est le festival itinérant Un été en France ?

Oui ! Cette tournée a été initiée après le premier confinement. L’an dernier, s’est tenue la première édition. Elle est née de mon désir de jouer partout en France. Vingt-trois concerts gratuits en extérieur dans les villes et les villages. Cette année, nous avons déjà donné dix-sept concerts. Le concept, c’est de mettre en avant de jeunes artistes, vingt-sept danseurs et musiciens, qui ont souffert et souffrent encore de la crise. C’est très dur en ce moment pour eux ! L’été en France est une aventure humaine très puissante !

Voulez-vous rajouter quelque chose ?

Je me réjouis de revenir au Festival de Sully, jouer avec Frank Braley. Je suis venu la première fois en 2003. Cela va être un grand moment de jouer dans la cour du château de Sully !

Édith Combe