Pithiviers, grand vivier de millions d’autotests antigéniques pour toute l’Europe !
Le laboratoire américain Innova Medical Group et le chimiste français Axyntis produisent ensemble cinq millions de tests antigéniques par mois sur son site loirétain. Un pari sur le long terme et la détection d’autres pathologies.
Un manifeste de l’autotest. Depuis quelques semaines, Innova Medical Group et Axyntis luttent sur deux fronts, le covid et la souveraineté. Alliés, le technologiste médical californien et le fleuron français de la chimie fine assemblent ensemble, quand la concurrence conditionne uniquement, cinq millions de tests antigéniques par mois, soit 25% de la production française. « La plupart d’entre eux nous viennent de Chine, pas qu’ils signifient toujours une qualité médiocre, mais se posait l’enjeu de l’indépendance, cadre Xavier Guérin, le président Europe d’Innova Medical Group. Ici, sur le site pithivérien d’Axyntis, nous nous gardons de tout éventuel manque avec un stock de sept millions de tests. »
Outre les hautes salles sombres emplies de cartons, une consœur blanche plus modeste de plafond abrite les six fameuses unités cubiques de production. Dans un ronronnement, elles montent à la chaîne les plaquettes dont ses barres violettes, précises à 98 %, scelleront l’imminente destinée du propriétaire du mucus. Pour le même prix, 350 000 euros la bête, elles créent le couple avec le petit sachet anti-humidité pour le confiner dans une pochette. À terme, l’escadron de machines pourrait se chiffrer à 45 soldats d’après les fluctuations de l’état sanitaire pour 22 millions de tests par mois. Une prévenance et un pari donc sur l’avenir sanitaire hétéroclite européen d’une nation à l’autre, leur chemin ne se destinant pas qu’au marché français mais aussi allemand, espagnol et hollandais. Le leader mondial Innova Medical Group dans la fabrication de tests antigéniques les voit bien détecter d’autres pathologies que le covid d’ici cinq ans, le diabète, la grippe, la fièvre jaune ou les virus sexuellement transmissibles.
« Innova Medical Group a lancé un appel d’offres l’année dernière, retrace David Simonnet, PDG du groupe chimiste Axyntis plutôt maître dans la fabrication des principes actifs. Nous avons rencontré les Américains à la fin du premier semestre 2021 et signé un contrat en novembre dernier. » Notons tout de même, parmi la quinzaine de concurrents, les appuis au Loirétain du réseau d’acteurs pharmaceutiques Polepharma et de Dev’up, l’agence de développement économique de la région Centre-Val de Loire. « Nos 5 000 mètres carrés disponibles, anciennement ceux de 3M et répondant déjà aux contraintes d’humidité ou de poussière dans l’air, ont certainement pesé dans la balance, rajoute David Simonnet. Quant à la main d’œuvre, nos rangs se sont déjà grossis d’une vingtaine de personnes. Nous en attendons encore tout autant dans les prochaines semaines et jusqu’à 250 pour le fonctionnement des 45 machines. » Innova Medical Group, lui, sort plusieurs dizaines de millions de tests antigéniques à la journée depuis quatre sites maintenant, en Califonie, en Asie, au Pays de Galles et le dernier à Pithiviers.