Les professionnels de santé ont la parole : comment attirer plus de praticiens dans le Loiret ?

02 avril 2024

Alors que la campagne de témoignage sur l’accès aux soins des Loirétains touche à sa fin, nous avons demandé à des professionnels de santé ce qui, selon eux, et en plus des initiatives du Plan Priorité Santé mises en place par le Département, peut attirer des médecins dans des zones à faible démographie médicale.

Allô docteur ? Liste des communes bénéficiant du numéro unique des CPTS de Beauce Pithiviers et est Orléanais -  médecin examinant une femme

Alors que la campagne de témoignage sur l’accès aux soins des Loirétains touche à sa fin, trois professionnels de santé ont accepté de nous exposer ce qui, selon eux, pourrait être mis en œuvre pour attirer plus de praticiens dans le Loiret.

Agnès D.-R., médecin en PMI*, estime que « le territoire loirétain est assez vaste avec des zones différentes en termes d’activités, de transport et de garde pour les enfants. Ainsi, une bonne connaissance du territoire est donc indispensable. Beaucoup d’initiatives prises par le Département, dans le cadre de son Plan Priorité santé, vont dans le bon sens, notamment les mesures prises pour accueil des stagiaires. »
Elle propose une nouvelle piste d’amélioration de la prise en charge des Loirétains en zone rurale : « Il pourrait être très efficace qu’une équipe de médecins mobiles se déplace de communes en communes avec, dans chacune, un local mis gratuitement à leur disposition pour réaliser les consultations. »
Agnès est venue dans le Loiret pour suivre son conjoint qui y était muté. « Ce qui m’a aidé, c’est d’être salariée. En libéral, cela aurait été ardu de transférer mon activité, les démarches sont très difficiles. Pourtant, aujourd’hui, il n’y a plus de praticiens qui s’installent et se disent "Je vais faire toute ma vie ici." La complexité des formalités administratives est un frein à la mobilité des professionnels de santé. » Autres procédures à simplifier : celles des médecins formés à l’étranger. « C’est un parcours du combattant pour qu’ils soient reconnus. Pourtant, ils assurent une part non négligeable de la prise en charge des malades, notamment à l’hôpital. »

Selon Hervé B., dentiste à La-Ferté-Saint-Aubin, « soit on fait venir des professionnels de santé déjà installés - dans une autre région - grâce à l’attractivité du territoire, soit, on joue une autre carte : on attire de nouveaux jeunes confrères plus mobiles, avec moins d’attaches. Dans le premier cas, c’est délicat, les gens ont une vie privée, un conjoint, une famille à déplacer. Il faut offrir au conjoint une perspective de travail, trouver une nouvelle école ou un nouveau mode de garde pour les enfants… Le second cas est maintenant davantage envisageable avec la faculté de médecine qui vient d’ouvrir à Orléans. Ce sont souvent des étudiants de la région qui s’y installent une fois diplômés. Sur 16 stagiaires hors région passés dans mon service, seuls 1 à 2 sont restés. Quand ce sont des stagiaires de la région, ils s’y installent à la fin de leurs études. On va pouvoir créer des terrains de stage, immerger les étudiants dans la vie locale le plus tôt possible. Il nous faut former les maîtres de stage et que les stages soient intéressants et structurants sur tout le territoire. Accessibles aussi si l’étudiant n’est pas mobile. C’est très important pour nous assurer des praticiens à court terme. On a besoin d’une arrivée massive de professionnels de santé. Dans 5 ans, on ne sera toujours pas tiré d’affaire. La mise en place du numerus apertus ne portera ses fruits que dans 6-7 ans minimum. Le fait que le Département du Loiret facilite la vie des stagiaires en termes de transport [création d’un forfait pour les stages en zone rurale, NDLR] et d’hébergement [mise à disposition de logements de fonction dans les collèges pendant les périodes de stage, NDLR] est une bonne chose. »

Augustin G., médecin généraliste à Fleury-les-Aubrais, a fait le choix de s’installer dans le Loiret car « j’y ai découvert un milieu professionnel relativement intéressant : les maisons de santé y sont au cœur du système. On travaille en équipe. C’est quelque chose de rassurant et ce qu’il y a de plus efficace pour les patients. » Pour lui, une des initiatives essentielles pour attirer de nouveaux praticiens, c’est de « permettre aux étudiants de venir faire leur stage en milieu urbain ou rural. Et quand on attire un jeune médecin qui va probablement ne pas tarder à devenir parent, lui proposer des offres de mode de garde pour qu’il puisse travailler sereinement. » Le médecin préconise d’augmenter encore la visibilité du Loiret : « C’est avec une première découverte que l’on sait si l’on va aimer ou pas un territoire. »

© H. El Yamani

Les grands axes du Plan Priorité Santé

1 - ACCÈS AUX SOINS POUR LES LOIRÉTAINS

  • Création d’une offre de soins ophtalmologiques itinérante dans le Loiret
  • Déploiement de numéros de téléphone permettant aux malades d'obtenir un rendez-vous en moins de 24 heures
  • Intensifier l’innovation sur le territoire

2 - CAP LOIRET SANTÉ

  • Accompagnement des étudiants et des professionnels de santé souhaitant s’installer dans le Loiret
  • Aides financières aux professionnels de santé qui s’installent
  • Mise à disposition de logements pour les professionnels de santé remplaçants

3 - ÉTUDIANTS EN SANTÉ

  • Attribution de bourses d’études en échange de l’engagement d’exercer pendant au moins cinq ans dans le Loiret
  • Création d’un forfait stage Loiret en zone rurale
  • Mise à disposition de logements pendant les périodes de stage

4 - ATTRACTIVITÉ DU TERRITOIRE

  • Campagne nationale d’attractivité du territoire
  • Soirée annuelle des professionnels de santé
  • Création d’un coffret d’accueil et de découverte du Loiret

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