Au poil cette rhubarbe !

26 octobre 2021

À Chilleurs-aux-Bois, Étienne Pellerin cultive la rhubarbe et vous propose sa saveur singulière, mais maîtrisée, dans des nectars, pétillants, sirops, confitures et compotes.

Etienne Pellerin - portrait

Son point commun avec sa rhubarbe ? Les racines ! La plante vivace perd certes ses tiges et feuilles en hiver mais, elles, demeurent ancrées bien profondément dans le sol. Celles d’Étienne Pellerin aussi. « J’ai grandi dans une ferme, éclaire l’agriculteur. Enfant, je montais parfois tout fier dans le tracteur de mon père puis, ensuite, j’aidais dans les champs. Là réside la meilleure école et la richesse dont héritent les enfants. » Aujourd’hui, il est le père. À 63 ans, l’homme de la terre perpétue celle de ses parents, puis la sienne, par sa transmission à son premier fils. Toute ? Non, 3 000 mètres carrés de culture de rhubarbe résistent encore à l’envahisseuse jeunesse parmi les céréales de l’exploitation chilleuroise.

 

Le bon tiers d’un terrain de foot lui suffit à Étienne Pellerin. N’en justifie pas plus sa supposée baisse de régime par ses cheveux poivre et sel ou ses yeux légèrement plissé derrière ses lunettes que le rendement de la rhubarbe. « En l’absence de drames, elle promet une très belle productivité, sourit comme toujours le soixantenaire à en paraître moins. Si l’automne et l’hiver la dépouillent quitte à ne laisser que des bourgeons à fleur de sol, le printemps signe sa renaissance. Je la récolte ensuite de mi-avril aux premières gelées de septembre ou octobre. » Le but : en extraire du nectar de rhubarbe, du pur jus pressé à froid dilué dans de l’eau et modestement sucré à 8 %. La première pour dompter sa sévérité, le second pour conserver l’acidité tout en boostant l’arôme. Puis, au nectar nature, s’ajoutent celui à la rhubarbe-framboise, un pétillant pour l’apéritif, du sirop, de la confiture et de la compote, tous, cela va sans dire, aux saveurs du légume-tige rouge et vert. Le palais de son ange gardien l’atteste, son bébé sert d’excellent support de mélange par la mise en valeur de ses associés dans un met multi-originaire.

Etienne Pellerin - rhubarbe

 

Mais où les trouver tous ces dérivés rhubarbesques ? Tout d’abord en vente directe à sa ferme, au 19 route de Neuville à Chilleurs-aux-Bois, sur rendez-vous pris par mail, téléphone ou via Facebook. Ou sinon dans des boutiques locales, une épicerie à Courcelles par exemple, le site web Mon panier du Pithiverais et régulièrement au cœur de marchés de producteurs. « Je crée un lien avec mon client, savoure Étienne Pellerin. Je lui décris le fruit, ou légume plutôt (ndlr : rires), de mon travail. Il me donne son avis, on s’ouvre l’un envers l’autre. Je prends conscience que je produis pour quelqu’un et je préfère lui serrer la main le matin. »

Oui, tel n’a pas toujours été le cas. Aux commandes de l’exploitation familiale depuis deux ans en 1986, l’agriculteur, jusqu’ici céréalier uniquement, trouve un complément en la rhubarbe. Mais, 15 ans durant, il ne voit ni les consommateurs ni la couleur de leur argent en en vendant sept tonnes par an à une coopérative. 2001 arrive donc et avec lui le besoin de changement. De l’initiative d’une technicienne d’une Chambre d’agriculture et de moult essais naît une recette de nectar de rhubarbe. « La première impression compte, il nous fallait proposer d’emblée un produit abouti. Ce pourquoi, pour sa conception, j’en ai appelé à un artisan en région parisienne spécialiste des jus, continue Étienne Pellerin. Ça plaît dès le début et on vend bien. Le réseau des Chambres d’agriculture et leurs marchés, dont certains à Paris, nous donnent de l’aura pendant 10 ans. » Puis ensuite, après le jus, le sirop, la confiture et la compote, vient sa bouteille phare en 2011, le pétillant de rhubarbe. Assez pour en vendre plus de 1 300 l’année dernière.

Etienne Pellerin - culture

 

2020 passé et marqué davantage par une localisation commerciale réussie que les coups du covid, le futur retraité entrevoit maintenant quelques entreprises à court terme. Une diversification de sa gamme déjà puis la perpétuité de sa pratique bio en vue d’un potentiel agrément. Plus tard, se posera la question de la transformation de la rhubarbe à la ferme même, mais à la relève, son second fils, d’apporter des réponses...

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