Avec l’association 1001mots, les équipes de la PMI* encouragent les parents à communiquer avec leur enfant

19 janvier 2022

Pour aider les parents à mieux communiquer avec leur enfant dès le plus jeune âge, les équipes de la PMI* du Département du Loiret les orientent vers l’association 1001mots. Cette dernière va les accompagner dans l'éveil langagier de leur petit avant l'école.

1001 mots L'importance des mots dès le plus jeune âge - familles ensemble - convivialité

Les neurosciences ont mis en évidence le fait que les bébés commençaient leur apprentissage du langage dès la naissance, voire même avant !

L’association 1001mots intervient auprès des parents dès les premiers jours pour les aider à trouver des idées afin d’éveiller leur enfant au langage. Elle aide les parents en leur envoyant des livres (tous les deux mois) à lire à haute voix, des idées de jeux et des conseils (trois fois par semaine par SMS) pour éveiller le langage et développer le vocabulaire de leur petit. Par ailleurs, deux fois par mois, des ateliers sont organisés : « Ce sont de véritables moments d’échanges qui nous permettent d’intéresser les enfants aux livres, aux jeux », expose Camille Genet, cheffe de projet Outils et Programmes chez 1001mots. Les ateliers se décomposent en deux parties : une partie au cours de laquelle, sous le regard bienveillant de l’animatrice de 1001mots, les adultes évoquent les difficultés rencontrées et une seconde partie pendant laquelle l’animatrice réalise les activités à transposer à la maison (jeu, livre…) avec l’enfant devant ses parents. Le point récurrent de l’atelier : leur montrer à quel point il est important qu’ils expliquent à leur enfant le monde qui l’entoure.

Les livres sont choisis et les conseils élaborés par des spécialistes (orthophonistes, psychologues…), en fonction de l’âge des enfants. Pour beaucoup de parents, le livre comporte une dimension scolaire. Amener le livre aux petits, décrire ce que l’on y voit, lire avec eux, c’est leur donner des clés pour leur avenir. En effet, des études ont démontré que des enfants stimulés par le langage dès leur plus jeune âge avaient plus de chance de réussir à l’école. Des échanges langagiers précoces doubleraient même les chances de réussite scolaire et d’accès à l’université !

Le quotidien mis à profit pour échanger

L’association propose des jeux avec du matériel de récupération (boîtes de mouchoirs, bouteilles de lait, bouchons…) qui donnent lieu à des échanges langagiers : « Ce sont des choses toutes simples. De nombreux moments contribuent à développer le langage de bébé : le jeu ; le bain ; le change ; les repas… On peut décrire ce que l’on fait, nommer les différentes parties du corps et laisser des temps de silence pour donner à l’enfant l’occasion de nous imiter ou de répondre ! », explique Camille Genet.

Lors des consultations médicales et puéricultrices, les agents de la PMI* repèrent les difficultés précoces de communication. « Lors des examens cliniques, on voit comment se développe le langage de l'enfant, surtout vers 9-12 mois, explique Brigitte Hercent-Salanié, médecin départemental de PMI*. Si on repère des carences, on va proposer aux familles la démarche 1001mots. Dans 90 % des cas, les parents acceptent : ils veulent ce qu’il y a de mieux pour leur enfant et n’avaient souvent pas conscience de ce manque de communication verbale. Les conseils dispensés par l’association vont venir modifier les pratiques parentales en incitant les parents à interagir davantage avec leurs enfants et, notamment, à laisser les écrans de côté ! » Et pour cela, l’identification des familles est essentielle ! « Le ciblage des familles est extrêmement bien fait par les PMI*, commente Florence Coulaud, orthophoniste et référente Loiret pour 1001mots. Cet accompagnement précoce auprès de familles en ayant réellement besoin nous permet de prévenir les retards de langage à l’entrée à l’école. »

Au 31 décembre, 1017 familles étaient accompagnées. « On espère inclure 600 familles supplémentaires au dispositif en 2022, expose Brigitte Hercent-Salanié. On est tellement convaincu de l’intérêt de la démarche que ça vient naturellement ! C’est un véritable accompagnement à la parentalité. »

Et les retours sont positifs : « Une évaluation a été menée en 2021 auprès de 158 familles. On a étudié plusieurs critères : lecture ; jeux ; utilisation des écrans ; confiance ; motivation… Les résultats sont très encourageants : il y a de réels impacts sur les pratiques parentales, surtout sur les plus jeunes enfants. » Et Florence Coulaud de renchérir : « Les parents reconnaissent qu’ils ne savaient pas comment communiquer avec leur petit parce qu'il ne parle pas encore voire qu’ils ignoraient qu’il était essentiel qu’ils le fassent ! Ils lisaient en moyenne 1,5 fois par semaine avec leur enfant et, aujourd’hui, ils le font trois fois plus ! Les parents constatent que les enfants écoutent, sont attentifs. Pour les plus grands, on note une diminution de l’usage des écrans. Les parents prennent conscience que la télévision est allumée en permanence et qu’il y a d’autres solutions que de donner le portable dans les transports en commun ou dans une salle d’attente, qu’ils peuvent proposer d’autres activités sachant que l’utilisation des écrans chez les tout-petits peut entraîner des troubles de l’attention et de l’hyperactivité. Les améliorations sont donc réellement notables. »

En 2022, la Caisse d’allocations familiales enverra un mailing à ses bénéficiaires (sous conditions de ressources) pour leur proposer de s’inscrire au dispositif. « Le taux d’inscription a été particulièrement bon à Paris, explique Inès Martelli, chargée de partenariats chez 1001mots. On va répliquer cette opération dans le Loiret. » Par ailleurs, pour motiver certains parents qui pourraient éprouver quelques réticences, l’association développera des modules : les familles choisiront celui par lequel elles souhaitent commencer son accompagnement. « Le choix du parent est au cœur de notre dispositif, souligne Florence Coulaud. L’idée est d’aboutir à un accompagnement personnalisé qui met le parent le plus à l’aise. Par exemple, un parent pourrait choisir d’aller vers le chant et les comptines pour se diriger plus facilement vers le livre ou le jeu par la suite. »

*Protection maternelle et infantile
 

Pour en savoir plus

Revenir en haut de page