Christophe Cointault : le seul mangaka* loirétain !

17 janvier 2022

Pour réaliser le rêve qu’il nourrit depuis l’enfance, Christophe Cointault, le seul mangaka* du département, n’a pas hésité à prendre des risques et à refuser un avenir tout tracé !

Christophe Cointault (à gauche), mangaka loirétain, lors de la remise des prix Manga Loiret en 2017

Christophe Cointault (à gauche), mangaka loirétain, lors de la remise des prix Manga Loiret en 2017

Le goût pour le dessin, Christophe Cointault le cultive depuis tout petit. « D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dessiné. Au début, je recopiais des bandes dessinées : Dragon Ball ; Tortues Ninja ; Astérix ; Picsou ; Mickey… J’ai beaucoup appris ainsi. J’étais le petit dessinateur de la classe. J’adorais raconter des histoires à travers mes dessins. »

À l’heure où les premiers dessins animés japonais débarquent en France, le jeune garçon jette son dévolu sur Dragon Ball : « Je connaissais l’histoire par cœur. Quand j’ai découvert la version papier (des versions de 50 pages dans le sens de lecture français), ça a été une révélation. Ça m’a beaucoup nourri. C’est le point de départ de tout, une des raisons pour lesquelles je fais du manga aujourd’hui. »

Mais pas d’héritage artistique dans la famille de Christophe qui doit passer le bac d’abord et trouver un vrai métier ! « C’était un univers inconnu pour mes parents. Il a fallu convaincre. J’ai quand-même passé un bac ES au lycée Voltaire à Orléans puis j’ai intégré l’école d’art d’Angoulême, la ville de la bande-dessinée, the place to be pour un amoureux des arts graphiques comme moi ! Ça a été une année très formatrice. J’ai appris plein de choses, j’ai rencontré des tueurs en dessin. Ça a remis les choses dans leur contexte. Dans ma petite ville, c’était moi la star du dessin, là, j’avais de la concurrence… Après les beaux-arts, mes parents ont voulu que je passe un concours pour entrer dans l’administration. Ils pensaient qu’ainsi j’aurais un emploi sûr, un salaire et que je pourrais dessiner à côté. J’ai été reçu et j’ai pris ce travail. Ma vie est devenue : métro-boulot-dodo. Ça ne me plaisait pas du tout. Je rentrais tard, épuisé d’avoir passé deux heures dans les transports parisiens, je dessinais de moins en moins... Je voyais mon rêve s’éloigner. »

Dire non à un schéma de vie classique pour vivre son rêve

Alors, il y a dix ans, Christophe prend une décision radicale qui va changer le cours de sa vie : « J’ai pris une disponibilité pour me consacrer au dessin et à mon rêve de toujours. Je comprends donc très bien ce que veut dire changer de vie (on en a beaucoup entendu parler après le premier confinement). Chaque matin, je mesure le chemin parcouru. Je sais ce que je veux et ça me donne de l’énergie pour avancer. J’étais le seul à y croire. J’ai décidé de dire non à un modèle de vie classique, de me libérer du schéma métro-boulot-dodo. Je savais ce que je voulais et j’étais persuadé que j’y arriverais. »

En 2013, le mangaka* publie le premier tome de Central yuniverse, en auto-édition. « J’avais commencé à publier quelques planches sur internet. J’ai appris à mettre un livre en page, j’ai trouvé un imprimeur, j’ai démarché les festivals pour vendre mes livres. Trois tomes de Central yuniverse sont sortis de cette manière. »

En 2017, à 30 ans tout juste, Christophe Cointault signe avec Glénat (l’éditeur de Dragon Ball en France, la référence ultime pour notre auteur loirétain !) « C’est mon ADN. J’avais atteint mon objectif. »

Depuis 2017, Christophe a publié deux autres séries de manga : Tinta run et Wind fighters dont le troisième tome sort le 3 février ! Une vraie renaissance pour celui dont la crise sanitaire a beaucoup affecté l’activité et dont la vie personnelle a été pas mal chamboulée en 2020. « Quand on travaille dans l’univers du manga, c’est comme quand on est sportif de haut niveau, il faut travailler vite et bien et donc avoir une vie stable et se sentir bien dans sa tête. Avec mes déboires personnels, j’ai cru que j’étais hors circuit. Mais, finalement, toutes ces difficultés m’ont changé, j’ai d’autres choses à raconter. J’en ai fait une force pour produire une nouvelle histoire. » Ainsi, Wind fighters sera finalement une série en quatre tomes. En effet, Christophe travaille déjà sur un projet qui s’adressera à des lecteurs un peu plus âgés. « Je remonte en selle reboosté et plus fort que jamais. Tout est une question d’énergie. Parfois, elle flanche mais il faut tout mettre en œuvre pour qu’elle revienne, avancer et s’éclater tout simplement. »

* auteur de mangas

Mélanie Potau

Manga Loiret ou comment rendre les jeunes Loirétains gagas de mangas !

Manga Loiret, opération portée par le Département depuis 2013, est un prix littéraire qui valorise une offre qualitative autour du manga.

Le principe ? Quatre oeuvres, sélectionnées par un jury, sont en compétition auprès des adolescents qui devront les départager.

Les bibliothèques et CDI* des collèges participant à l’opération recevront les ouvrages et inviteront leurs lecteurs à voter pour leur titre préféré sur le site loiretek.fr (le vote pourra aussi s’effectuer via un formulaire papier).

Les jeunes peuvent voter jusqu’au 6 avril. Rendez-vous en mai sur loiretek.fr pour savoir quel ouvrage a recueilli le plus de suffrages.

Les quatre mangas soumis au vote des jeunes Loirétains :

  • Au grand air de Afro (tome 1) ;
  • Beyond the clouds : la fillette tombée du ciel de Nicke (tome 1) ;
  • Carole & Tuesday de Morito Yamataka (tome 1) ;
  • Blue Flag de Kaito (tome 1).

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