Des jeunes Loirétains ressuscitent le patrimoine giennois et Anne de Beaujeu

01 août 2022

Deux bacheliers de Gien ont réalisé un court-métrage (ci-dessous) sur Anne de Beaujeu, figure historique emblématique parfois oubliée de la ville et de son château. Leur association Patrimoine de France réveille le riche héritage local.

Et de 500 bougies soufflées ! Oui, 2022 signe le demi-millénaire de la disparition de l’illustre Anne de Beaujeu.  Qui ça ? Son nom ne titille en rien votre mémoire ? Partant de cette méconnaissance souvent constatée dans les rues de Gien, pourtant chef-lieu de l’héritage de la surnommée Madame la Grande, deux lycéens de la ville ont décidé de conjurer le sort. « Avec ma camarade Fanny Feuillette, nous avons donc réalisé un court-métrage sur celle qui gouverna le Royaume de France à la fin du XVe siècle, présente le bachelier Maxence Simon. Si ce n’est l’exposition à son château-musée de Gien, aucun évènement ne promettait redonner à Anne de Beaujeu les lettres de noblesse qu’elle mérite. »

En un format davantage couru chez la jeunesse, le court-métrage écrit pédagogiquement l’histoire d’Anne de Beaujeu en 20 minutes. Avec l’historien et président de l’association châtillonnaise Castellio Guy Brucy, apprenez ses hautes origines. Anne naît tout d’abord Anne de France en 1461, puisque fille aînée du roi Louis XI. À la mort de son père, elle assure avec plus que du succès la régence du Royaume de France entre 1483 et 1491 d’ici les 14 ans de son petit frère, le futur monarque Charles VIII. « Elle renforce alors le pouvoir royal en lui rattachant des principautés comme les duchés de Bourgogne, d’Orléans ou de Bretagne au terme de la guerre folle, résume l’historien. Elle fut l’une des femmes les plus puissantes d’Europe, et ce également à travers le nom de son mari Pierre de Beaujeu de l’influente dynastie Bourbon. » Avec l’érudit auteur Xavier Collet d’un site sur l’histoire de Gien, découvrez l’histoire de sa résidence principale, le château de la ville. « Anne de Beaujeu le fait entièrement reconstruire puisque vétuste. La partie visible d’aujourd’hui ne constitue d’ailleurs que la façade intérieure de la cour de l’époque. Puis, la régente pousse aussi les murailles de Gien. »

Maxence Simon documentaire Anne de Beaujeu

Finalement, le court-métrage suit un bon rythme par l’alternance des interviews avec des images d’illustration « d’inspiration Secrets d’Histoire » dépeint Maxence Simon. Les tableaux mettent des visages sur des noms ou donnent vie à des évènements. Les vidéos aériennes de drone offrent d’autres points de vue, et pas des moindres, du château de Gien et de la Loire attenante. « L’Atelier des photographes, l’Office de Tourisme de Gien, les archives départementales nous les ont fournies. Ensuite, au terme de 15 à 20 heures de travail, j’ai monté le tout aidé de mes connaissances apprises à la pratique et des membres de l’Association Patrimoine de France» Oui, le même duo Maxence-Fanny l’a créée en novembre 2021 pour dynamiser le patrimoine local face à une jeunesse désintéressée. Le court-métrage consacré à Anne de Beaujeu succède ainsi à des modélisations 3D, du temple protestant de Châtillon-sur-Loire entre autres.

Château Gien

Exposition Anne de Beaujeu au château-musée de Gien

Le Département du Loiret, heureux propriétaire du château-musée de Gien, répond présent aux 500 ans de la disparition d’Anne de Beaujeu, mais conjointement à la 70ème année de l’ouverture de son musée. Jusqu’au 30 septembre, son exposition illustre l’impact de la régente de France sur l’édifice et toute la ville plus globalement. Ce, marqué par une conférence le samedi 17 septembre par Lydwine Scordia, docteure en histoire médiévale et chercheuse à l’universite Rouen Normandie. Une dernière le 18 septembre par Aubrée David-Chapy, docteure en histoire moderne de l’université Paris-Sorbonne.

Informations et réservations : www.chateaumuseegien.fr/ / 02 38 67 69 69 / Ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi. / Plein tarif visite libre 8 €, tarif réduit 5 € et gratuit pour les moins de 6 ans. Concert à 5 € pour tous.

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