Des jeunes tout feu tout flammes pour les pompiers du Loiret
À 16 ans, ils ont choisi le SDIS pour leur mission d'intérêt général du Service national universel. Rien d’hasardeux.
Jamais un Cluedo n’avait osé un tel credo ! Dans la cuisine de cette version-là du fameux jeu de société, on ne traque pas le meurtrier, on empêche la providence de tomber. À la confection : six jeunes de 16 ans dans une salle vitrée à la charpente jaune de la caserne de pompiers de Semoy. En ce week-end, ils découpent aux ciseaux, collent des morceaux de papier ou suivent la ligne d’une règle avec la lame d’un cutter.
« Si nous leur avons imposé le thème, les risques domestiques, ils ont choisi de monter un plateau de jeu pour les 6-10 ans, éclaire Maïté Bidault, chargée de communication au Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Loiret. Les futurs joueurs piocheront des cartes à l’effigie des pièces de la maison. Devront ensuite y associer des objets comme des médicaments ou des produits toxiques avant d’évaluer leur dangerosité. Les adolescents animeront la partie dans une école en avril en donnant des conseils de sécurité. » Ainsi, l’une par l’autre, deux classes d’âge se sensibilisent à la sous-estimée accidentologie quotidienne voleuse de plusieurs milliers de vies chaque année.
Passée la prévention place à l’action ! Les pompiers loirétains concoctent aux lycéens de quoi leur faire perdre haleine, des séances de sport matinales ou des sorties vtt, mais aussi des visites pour la leur tenir. « J’attends avec impatience celles au GRIMP (ndlr : Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux), à l’équipe cynotechnique avec leurs chiens ou encore aux plongeurs », avoue Lucie de Meung-sur-Loire, bientôt en formation pour devenir pompier volontaire. Zoé, elle, arrive même de Salbris dans le Loir-et-Cher pour « découvrir le milieu avant d’y rentrer ».
Découvrir le milieu avant d'y rentrer
Ce programme de douze jours représente la phase deux du Service national universel (SNU), le descendant du service militaire accessible facultativement aux 15-17 ans. À eux de choisir leur mission d’intérêt général, qu’elle se déroule au sein d’une association, de la gendarmerie, du SDIS… Lui précède la phase une, le séjour de cohésion de deux semaines. « J’ai passé le mien à Chartres, précise Adrien le seul représentant de la gente masculine aujourd’hui. Il m’a permis d’engager des échanges avec des personnes de toutes origines ethniques et sociales. Ensemble, nous avons pu mettre des définitions sur des grands mots pas si terribles comme la citoyenneté ou la défense intérieure. »