Emre, ancienne bénéficiaire du RSA : et, enfin, rebondir…

29 septembre 2021

Un parcours en dents de scie… C’est ainsi que l’on pourrait qualifier celui d’Emre, ancienne bénéficiaire du RSA. Des difficultés qui se superposent et elle perd pied. Aujourd’hui, grâce à l’accompagnement de sa référente professionnelle du Département du Loiret, elle reconstruit sa vie et apprend à profiter de ce qui lui est offert…

Emre, ancienne bénéficiaire du RSA

Emre l’annonce en préambule : « Mon parcours de vie est un peu compliqué… Quand je suis arrivée en France, mon parcours professionnel n’a pas été reconnu. Je n’ai pas trouvé de travail et je me suis retrouvée au RSA. Grâce à ma référente professionnelle du Conseil départemental, j’ai pu reprendre mes études pour devenir professeur des écoles. Malheureusement, je n’ai pas réussi à obtenir le concours du premier coup. En parallèle, je me suis séparée du père de mon fils. C’est donc devenu plus compliqué de poursuivre mes études (pour retenter le concours) : j’habitais dans le Montargois à l’époque, j’avais 1 h 30 de trajet tous les matins pour me rendre au centre de formation (je n’ai pas de voiture, je prenais le bus), autant le soir... Je culpabilisais énormément de ne pas consacrer assez de temps à mon fils. Bref, je n’ai pas tenu…

Par chance, à la même époque, une amie qui vit en Turquie m’a proposé de m’associer avec elle pour monter une entreprise de fabrication de boîtes en carton pour la restauration rapide. C’était un très bon projet pour moi. Je devais me charger de l’import. Ma référente professionnelle m’a orientée vers la BGE. J’ai monté mon business plan, j’ai cherché des partenaires, notamment financier. Pour moi, tout roulait. Mais, je n’avais pas misé sur le fait que mon amie ne voyait pas les choses de la même manière que moi et que, par conséquent, non, tout ne roulait pas. J’ai tout fait pour que ça tienne mais j’ai été trop optimiste. La société n’a pas tenu et je me suis retrouvée à la case départ. Là, j’avoue que j’ai un peu sombré. J’ai eu l’impression d’avoir perdu quelque chose de très important. Je n’en voyais pas le bout…

Pourtant, il fallait que j’accepte que ce soit fini pour pouvoir repartir sur d’autres projets. Ma référente professionnelle a été d’un grand soutien pendant cette période. Elle m’a dirigée vers une psychologue de l’association Espace. Ça a été une vraie chance pour moi. J’y ai été suivie pendant un an. J’ai réussi à résoudre certains problèmes qui m’empêchaient d’avancer, à faire le deuil du passé. Le moteur s’est donc relancé. Je me suis remobilisée sur ma recherche d’emploi, avec l’aide de ma référente professionnelle. Et j’ai postulé sur des postes d’enseignante, et notamment un dans un centre de rééducation motrice à Reims. Le lendemain, j’avais un appel et on me proposait un entretien ! Ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas passé d’entretien que je n’y croyais pas trop mais je l’attendais néanmoins avec impatience pour me réhabituer, m’entraîner. Je voulais me remettre à jour. J’ai eu un premier rendez-vous en visio et un vrai coup de cœur pour le centre. Je savais que je venais de trouver ma place.

Dernières difficultés à lever : j’étais bloquée financièrement pour me rendre à Reims pour les derniers rendez-vous physiques. J’ai également rapidement trouvé un appartement mais il n’était pas libre tout de suite et je devais vivre quelques semaines à l’hôtel avec mon fils. Mais avec un RSA, c’était impossible... Là encore, ma référente professionnelle a été déterminante et elle a réussi à m’octroyer une aide du CD45 pour les trajets et l’hôtel. J’ai également pu déclencher des aides Action logement. Ce travail-là était fait pour moi !
Je n’y suis que depuis quelques semaines, pourtant, j’ai l’impression que j’y enseigne depuis longtemps. Mon coup de cœur initial s’est confirmé. Aujourd’hui, le plus dur est fait. Il faut juste que j’en profite et que j’arrive à me dire que je l’ai mérité. Le passé est le passé, il reste derrière. Mais je reste en contact avec ma référente professionnelle. Le Conseil départemental m’a permis d’avancer dans ma vie professionnelle et personnelle. J’ai un contrat d’un an mais j’espère y rester plus longtemps ! Quoiqu’il en soit, cette expérience très enrichissante va me permettre de rebondir. Je sais que j’ai évolué.
»

Des parcours comme celui d’Emret, des personnes qui basculent peu à peu dans la précarité, les référents professionnels du Département du Loiret en suivent tous les jours. Accompagner, réparer, rassurer, trouver des solutions, lever les freins… Identifier le ou les point(s) de bascule. C'est leur quotidien et un peu plus qu'un travail.

Le témoignage de sa référente professionnelle

« Le parcours d’Emre a été jalonné de haut et de bas. L’écoute et les échanges mutuels ont été nombreux. Emre s’est saisie des conseils que je lui ai transmis. Elle est souvent arrivée triste à nos rendez-vous et je l’ai vue à chaque fois repartir avec le sourire et avec de nouveaux espoirs de réussite ! J’ai cru en elle et, avec toute son énergie, Emre est allée chercher le poste fait pour elle ! Le suivi dans l’emploi se fait par téléphone maintenant et j’ai hâte d’avoir de ses nouvelles. »

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