Festival de musique Sully et du Loiret : les maîtres chanteurs font babiller les oiseaux

02 juin 2022

Mercredi 8 juin, les Chanteurs d’oiseaux se produiront, dans le cadre du Festival de musique de Sully et du Loiret, à 20 h 30 à l’église de La Chapelle-Saint-Mesmin, avec le flûtiste Jean Hamon. Si vous ne les connaissez pas encore, découvrez-les, vous serez impressionnés !

Les chanteurs d'oiseaux au FDS - les deux chanteurs  : Boucault et Rasse

Rencontre avec Jean Boucault, qui partage l’affiche avec Johnny Rasse. 

Pourquoi ce nom de Chanteurs d'oiseaux ?

Ne dit-on pas que les oiseaux chantent, pas qu'ils sifflent, même si c'est ce qu'ils font. 

J'ai d'abord imité les oiseaux en chantant et en criant car je ne savais pas siffler. Puis, j'ai appris les techniques, notamment auprès de gens qui savaient siffler et en adaptant mon corps. Avec Johnny, on a cherché et trouvé différentes techniques. Un peu comme des briques qui s'assembleraient. On se perfectionne toujours
 

Avez-vous appris le solfège, un instrument ?

On a d'abord gardé une oreille aviaire (en lien avec les oiseaux). On s'est formé à l'instinct, sans apprentissage musical. Notre originalité, c'est qu'à la différence des musiciens qui jouent les oiseaux, nous, nous sommes des oiseaux qui nous insérons dans la musique. 

Nous avons appris la musique plus tard, lorsque nous avons travaillé avec François Zygel. Il nous a formés.
 

Vous étiez pharmacien et Johnny ingénieur...

Oui, nous avons suivi des études, appris un métier par rapport à nos parents. Nous avons répondu à leurs attentes, car nous vivons dans une culture européenne. À vingt ans, ce n’était pas envisageable de dire qu’on serait Chanteurs d’oiseaux !

Alors, j'ai passé un doctorat en sciences, écrit une thèse sur les oiseaux. Cela me sert aujourd'hui, par exemple, pour monter notre prochain spectacle sur Darwin, pour lequel nous rencontrons des chercheurs : nous parlons le même langage. 

Nous travaillons avec des gens passionnés comme nos techniciens, les scientifiques... nous sommes toujours en activité, en mouvement, on se passionne tout le temps... c'est la vie !
 

Les chanteurs d'oiseaux au FDS - Jean Boucault

Comment vous êtes-vous rencontrés avec Johnny ?

On se connaît depuis toujours. On était voisins... La fenêtre de ma chambre donnait sur sa maison. On se voyait dans la cour de l'école maternelle, mais nous n'étions pas copains car nous avons deux ans d'écart... c'est beaucoup à cet âge !

Ensuite, nous étions concurrents... on se détestait presque car nous participions à des concours de chants d'oiseaux dans la baie de Somme... un peu comme des concours de miss (sourires). Nous étions chacun soutenus par notre famille. 

Puis, Johnny a arrêté, à 16 ans, d'imiter les oiseaux. Nous nous sommes retrouvés il y a 15/20 ans et sommes devenus professionnels. Le père de Johnny lui a toujours dit qu'il en ferait son métier !
 

Votre première scène ?

C'était à la Maison de l'oiseau, en baie de Somme. Après les randonnées nocturnes, nous donnions un spectacle. On avait une vingtaine d'années et on était un peu connu dans notre région grâce à cela... jusqu'à ce que, le 20 juin 2006, François Zygel nous entende et nous propose de passer à la Maison de la radio le lendemain pour la fête de la musique. Nous sommes passés de scènes locales directement à celles nationales, internationales

Avez-vous le trac ?

Oui, même si son intensité est aléatoire… j’ai toujours un pincement ! Pour les grosses scènes, on a toujours le trac : on ressent un poids car tous les regards sont sur nous et on redoute avoir envie de tousser ou un problème physiologique… 

Je déteste lorsque des gens que je connais sont dans le public, Johnny, c’est l’inverse ! Aujourd’hui, cela va un peu mieux. En fait, je voulais que ce soit les oiseaux qui nous regarde, pas les hommes ! 
 

Quel est votre musicien préféré ?

Les chanteurs d'oiseaux au FDS - Pierre Hamon

Il y en a beaucoup ! Mais je peux citer Pierre Hamon, le flûtiste qui sera avec nous lors de notre concert à La Chapelle-Sant-Mesmin pendant le Festival de Sully. C’est un trésor ! Nous avons participé à une tournée avec lui, nous sommes allés ensemble au Pérou et nous avons monté ce spectacle avec lui.

Et, de façon générale, tous les musiciens qui nous accompagnent sont vraiment super ! 

Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?

C’était lors de notre deuxième spectacle en extérieur. Johnny m’a chuchoté : « Je ne sais pas ce qui se passe, mais je crois qu’on tient un truc ! » Je prenais conscience que oui, on tenait quelque chose. Lorsqu’on chante, les oiseaux viennent et nous répondent : les gens se mettent alors à regarder le ciel. Il y a une sorte de communion, rien de mystique, mais un partage, un passage d’émotions pendant lequel tout le monde se rend compte de la beauté de la nature

Quelle est votre salle préférée ?

Nous avons joué une fois à Tokyo devant neuf mille personnes : c’était presque trop… presque inhumain ! Neuf mille petites têtes comme ça qui nous regardaient !

Je n’ai pas de salle préférée. Il n’y a pas de meilleure salle. Jouer dans une salle qui a été construite pour le spectacle, ça, c’est magique ! On s’est produit dans de très belles églises, je suis sûr que pour le Festival de Sully, nous jouerons dans un très bel endroit, et dans la nature, là c’est la base de la base. 
 

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Venez nous voir… absolument ! Vous passerez un très bon moment ! Vous entendrez des sons incroyables, vous ferez un beau voyage !

Nous avons pleins de projets, d’idées… en 2023, nous créerons un spectacle sur Charles Darwin…

Édith Combe
 

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