Incendies dans les forêts loirétaines : la lutte passe d'abord par la prévention et la sensibilisation

25 août 2022

Chaque été, les incendies ravagent de nombreux hectares de forêts partout dans le monde. En France, les forestiers sont sur le qui-vive aux côtés des équipes de secours. Un état d’alerte qui ne se limite plus aujourd’hui, à cause du réchauffement climatique, aux seuls départements du pourtour méditerranéen : les risques de feux s’étendent désormais à toutes les régions françaises et les forêts loirétaines ne font pas exception. Les incendies étant à 90 % d’origine humaine, la lutte passe d’abord par de la prévention et de la sensibilisation.

Feu à Bouzy-la-Forêt, le 12 août 2022

Feu à Bouzy-la-Forêt, le 12 août 2022

Cercottes, Bouzy-la-Forêt… Les incendies n’ont pas épargné les forêts loirétaines cet été. Aux côtés du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis), les équipes de l’Office national des forêts (ONF) sont sur le qui-vive pour prévenir les départs de feu.

L'ONF contribue à la défense des forêts contre les incendies dans le cadre d'une mission d'intérêt général confiée par l'État. Toute l'année, en France, ce sont 220 personnes (aidées par 80 saisonniers l'été) qui se mobilisent et 170 véhicules de patrouille équipés qui sont engagés pour surveiller, sensibiliser, verbaliser, donner l'alerte et intervenir.

Mais, contrairement aux idées reçues, la défense contre les incendies en forêt ne s'effectue pas uniquement pendant la période estivale, la plus à risque. Tout au long de l'année, des spécialistes de l’ONF travaillent pour créer et entretenir les zones débroussaillées et les ouvrages (vigies, citernes d'eau, pistes, barrières). L'objectif du débroussaillement ? Diminuer le volume de végétation combustible, créer des coupures (des pare-feux) dans la végétation pour réduire l'intensité et la vitesse de propagation du feu. L'ONF maintient également le réseaux de pistes forestières en état pour que les véhicules de lutte contre les incendies puissent progresser vers le coeur du sinistre sans difficultés. Il veille aussi à ce que les conditions d'accès aux étangs dans lesquels les soldats du feu vont venir pomper soient optimales. « Nous travaillons étroitement avec les équipes du Sdis pour leur fournir toutes les informations dont elles pourraient avoir besoin sur nos forêts : nous leur transmettons une cartographie des zones forestières que nous gérons, leur indiquons où sont situés les points de rencontre en forêt ainsi que les endroits où elles peuvent puiser de l'eau, explique Christophe Poupat, directeur de l'agence ONF Val de Loire. En période à haut risque, le Sdis pré-positionne des véhicules en forêt pour être prêt à intervenir à tout moment. »

Une prévention cruciale mais insuffisante

La prévention des incendies de forêts passe également par une veille accrue des indicateurs sur le risque incendie communiqués par MétéoFrance. Plus l'indice sera élevé, plus la réponse de l'ONF sera forte. La première mesure prise concernera les professionnels : les travaux forestiers ne pourront avoir lieu que le matin. La seconde mesure visera à interdire complètement les travaux forestiers et à fermer les routes au public. Des tournées de surveillance seront également organisées pour sensibiliser le public, verbaliser les contrevenants (135 euros d'amende en cas de non-respect des règles en vigueur) et détecter de manière précoce un départ de feu. « Nous avons activé ces mesures à six reprises cet été : quatre fois la mesure 1 et deux fois la mesure 2 », souligne Christophe Poupat. Et la saison de feux potentiels n'est pas terminée : « Nous ne soufflerons que fin septembre ! »

Le risque incendie dans le Loiret va continuer à progresser : « Une année comme 2022 durant laquelle nous avons dû faire face à quatre incendies (dont un à Cercottes - 3,5 hectares partis en fumée - et un à Bouzy-la-Forêt - 30 à 35 hectares brûlés -) va devenir la norme plutôt que l'exception. C'est un sujet que nous prenons à bras-le-corps et auquel les ministères concernés attribuent de plus en plus de moyens. »

Bien que la prévention soit cruciale, elle ne suffit pas. Avec plus de 90 % des incendies en forêt d'origine humaine, la clé reste avant tout la sensibilisation et l'information du public mais aussi la sanction en cas de non-respect de la réglementation.

Risque incendie : adoptons les bons gestes !

Le climat n’est pas une cause directe d’incendie mais il influe sur les conditions d’éclosion et de propagation des incendies. En France, la foudre est l’unique cause naturelle de départ de feu et elle concerne en moyenne moins de 10% des départs de feu. Cela signifie que 90% des incendies sont d’origine humaine.

Pour éviter les départs de feux :

  • Je place mon barbecue loin de la végétation susceptible de s’embraser ;
  • Je ne jette pas mes mégots au sol ni par la fenêtre de ma voiture ;
  • Je réalise mes travaux loin de la végétation susceptible de s’enflammer, surtout si j’utilise des appareils qui provoquent des étincelles ;
  • Si je suis témoin d’un début d’incendie, je donne l’alerte en composant le 12, le 112 ou le 114 pour les personnes sourdes ou malentendantes.

Sources : ONF

Le Département du Loiret aux côtés de l’ONF pour accueillir le public et entretenir la forêt domaniale de Montargis

En 2021 et 2022, le Département a apporté un soutien financier à l’ONF à hauteur de 100 000 € par an, dont 80 000 € en fonctionnement pour le maintien de la propreté et l’entretien, et 20 000 € en investissement dans des aménagements d’accueil du public, tels que la refonte du sentier sportif au départ du carrefour de l’étoile et du carrefour lui-même.

Depuis 2005, ces subventions représentent s’élèvent à plus de trois millions d’euros pour améliorer l’accueil du public, entretenir les sentiers pédestres, les aires d’accueil, effectuer des élagages sécuritaires, réfectionner de routes forestières et de carrefours (par exemple, la route de la Pervenche, la route des Chapelles, la route de Chanteau à Bougy, l’aménagement des abords du belvédère des Caillettes…), mettre en place du mobilier, des circuits découverte ou des animations pédagogiques destinées aux scolaires.

90 %
des incendies
d'origine humaine

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