Jean-Philippe Bardon, soliste de l'Orchestre symphonique d’Orléans au Festival de Sully

21 avril 2022

Six solistes de l’Orchestre symphonique d’Orléans se produiront au Festival de musique de Sully et du Loiret jeudi 23 juin, à 20 h 30 à l'église de Saint-Denis-en Val. Cet orchestre, véritable institution à Orléans, existe depuis 1921.

Habituellement, l’Orchestre symphonique d’Orléans réunit soixante à quatre-vingts musiciens. Lors de ce concert à l’église de Saint-Denis-en-Val, cinq d'entre eux, solistes, se produiront : Jean-Philippe Bardon, à l’alto ; David Harnois, au cor ; David Haroutunian, au violon ; Yska Benzakoun, au violoncelle ; Thierry Leu, à la contrebasse. Et Maroussia Gentet, au piano, sera invitée sur ce programme. Une soirée qui promet de beaux moments. 

Jean-Philippe Bardon

Six solistes de l'Orchestre symphonique d’Orléans au Festival de Sully - Jean-Philippe Bardon

Jean-Philippe Bardon est membre de l’Orchestre symphonique d’Orléans, depuis 2002. Son instrument : l’alto. Il a débuté sa carrière dans l’Orchestre Colonne avec lequel il a joué au moins cinq cents fois à l’Opéra Garnier. En 2022, il est nommé à Orléans et quatre ans plus tard, avec sa famille, il emménage dans la commune.

Nous avons rencontré ce musicien passionné au grand cœur qui s'engage afin de faire découvrir la musique qu'il aime à tous les publics, notamment auprès des enfants participant au Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale (Démos).

À quel âge avez-vous commencé la musique ?

Je suis né dans une famille de musiciens. J’ai débuté la musique dès le ventre de ma mère ! (Rires).
J’ai commencé le piano à sept ans avant de basculer sur le violon un an plus tard. Puis, à quinze ans, un ami m’a fait découvrir l’alto, dont je suis tombé amoureux fou ! C’est un instrument qui me correspond bien : il est un peu pépère tout en étant chaleureux. Il s'emploie à ce que tout le monde puisse jouer ensemble. Et moi, j’aime fédérer les gens. Et puis, il correspond au chant que j’ai dans la tête ! Chacun a un chant dans sa tête qu’il est le seul à connaître.

Votre première scène ?

Ma première scène c’était dans Le canon de Pachelben

Mais ma première scène significative a été mon premier concert professionnel. J’avais alors vingt-deux ans. Je jouais le Concerto en sol de Ravel, que je ne connaissais pas. Et là, ça a été le choc : j’étais installé devant le cor anglais. Dans l’œuvre, il y avait un quart d’heure de cor anglais… et j’ai pris mon pied à l’écouter, j’en ai eu des frissons. Et j’ai aussi joué ce jour-là, Daphnis et Chloé, de Ravel aussi. C’est l’une des œuvres les plus difficiles du répertoire !

J’ai eu le trac. Et le trac c’est comme un hamster qui tourne dans une roue… alors je laisse mon hamster tourner dans ma tête et ça passe ! (Sourire)

Pour moi, mon métier n’est pas un métier, c’est un plaisir gigantesque ! Je suis passionné ! Tous les musiciens ne le sont pas, mais moi si !

Votre musicien préféré ?

Gamin, j’ai eu un coup de foudre pour Vladimir Horowitz. Il est revenu jouer en Russie, le 20 avril 1986, après soixante et un ans d’exil. Le concert a été retransmis à la télévision. Ça m’a marqué à vie ! J’aime aussi David Oistrakh, un immense violoniste, et Tabea Zimmermann, une altiste allemande qui a joué à Orléans, une musicienne extraordinaire.

Chaque musique est différente, chaque musique a son époque. Parler de musique classique ou de grande musique enferme trop. Je n’ai pas envie de rentrer dans une case. Ce que j’essaie de faire, c’est faire revivre une époque. Je joue des classiques, pas du classique.

Quelle est votre salle préférée ?

L’opéra Garnier ! Cette salle, mythique, est celle dans laquelle j’ai le plus joué. Le plafond de Chagall est magnifique ! Et l’acoustique, merveilleuse.

J’y ai joué parfois de la musique ennuyeuse, mais je ne me suis jamais ennuyé dans cette salle.

Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?

Toujours à Garnier ! Je jouais la Symphonie Pathétique de Tchaïkovski. Mais ici j’ai plein de beaux souvenirs, avec Jean-Marc Cochereau*, jouer Malher a été un moment très fort. Et sous la direction de Marius Stieghorst, il y a eu des moments de transcendance.  

Avez-vous quelque chose à rajouter ?

J’ai déjà joué au Festival de Sully dans une création de Claude-Henry Joubert et j’en garde un très bon souvenir ! 

D’autre part, Orléans a la chance d’avoir un tel orchestre symphonique. Benoît Barberon, son administrateur, et Natacha Larnaud, chargée de communication et des relations publiques, œuvrent efficacement dans l’ombre pour le mettre en valeur !

La ville devient de plus en plus attractive. Il faut qu’elle mise sur le culturel qui est à développer au maximum ; il y a le terreau pour !
 

Édith Combe

*Jean-Marc Cochereau, né le  à Neuilly-sur-Seine, est mort le  à Orléans. Il était chef d’orchestre. En 1987, il devient directeur musical du conservatoire et de l’Orchestre symphonique d’Orléans.

Festival de Sully 2022 - visuel ok

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