Le handisport loirétain poussé à la roue
Le Comité départemental handisport du Loiret promeut la pratique sportive des personnes en situation de handicap, par des ateliers pratiques, de la formation ou encore de la sensibilisation.
La « Main de Dieu ». Si le regretté Diego Maradona l’a immortalisée, à tort, par un but en 1986, ces footballeurs l’utilisent à raison. Oui, eux jouent et courent avec leurs mains. Pour frapper au but, pour impulser les roues de leur fauteuil. « Passe à gauche ! Tire ! », encourage Émeline du Comité départemental handisport du Loiret. Au centre du terrain du gymnase de la Bolière à Orléans, la jeune femme de 26 ans, en t-shirt de sport rayé, participe au match entourée d’une quinzaine d’adolescents en situation de handicap. « Comme tous les lundis et mercredis, nous organisons des ateliers sportifs de presque une heure de pratique pure », souffle-t-elle, sa queue de cheval se balançant. « Ça leur apporte un peu de lien social, des repères dans l’espace et ils se dépensent physiquement, pilier essentiel d’une bonne santé.»
Justement, les fauteuils roulants glissent aussi vite que l’imposant ballon de yoga. Son PVC bleu, lui, par contre, quitte parfois le sol. « La dernière fois, on a quand même cassé une paire de lunettes », pouffe Florian, ado d’une quinzaine d’années souffrant d’une légère infirmité motrice à gauche. Ses six ans de tennis de table et de basket-fauteuil avec le Comité « atténuent les tremblements et améliorent la précision des gestes ». Des gestes bientôt rugbalistiques. Avec ses coéquipiers, tous transformeraient presque le match de foot en mêlée du XV de France. Chacun tire le ballon vers soi, roue contre roue. Finalement, combats au corps à corps, longues passes ou face à face avec les gardiens rythment les deux mi-temps de trente minutes. Simon, éducateur spécialisé à l’établissement foyer Apirjso La Couronnerie, donne le coup de sifflet final. En voiture, il rembarque son équipe de foot direction l’internat. « Je travaille avec le Comité depuis 10 ans et ça se passe toujours très bien. Mission accomplie : ils rentrent l’esprit relâché de toute pression.»
Match de foot fauteuil
200 licenciés et des compétitions nationales
Émeline, elle, reste ranger le matériel. L’effort physique, elle s’en salit les mains depuis des années. Depuis ses études menant à l’obtention d’une licence en activité physique adaptée et santé. Depuis trois ans au vingtenaire Comité départemental handisport du Loiret. Ainsi, à travers huit clubs sportifs ou sections pour seize disciplines différentes, elle accompagne plus de 200 licenciés pour autant de handicaps. « Nous pratiquons avec des personnes qui ont des difficultés à marcher jusqu’à d’autres polyhandicapées, souvent en fauteuil et ne pouvant bouger que la tête, et des enfants aux résidents en Ehpad.» À raison de deux ou trois par saison, l’association, branche départementale de la Fédération française handisport, organise des compétitions nationales. Basket-fauteuil senior ou encore goalball, jeu au sol avec ballon sonore pour gardien malvoyant, par exemple.
Retrouvez le Comité départemental handisport Loiret
Exit la pratique physique brute, le Comité départemental aide également les clubs à développer la pratique handisport. « Si demain un club valide souhaite accueillir une personne en situation de handicap, nous pouvons les aider à former les encadrants et leur prêter du matériel, détaille Émeline. Formation encore, nous planifions des séances pratiques avec des étudiants STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) pour leur présenter le handisport. » Par le biais d’actions de sensibilisation et de communication, l’association le promeut également auprès de 7000 élèves chaque année. De l’école primaire à l’université, en passant par le collège et le lycée. « Le handicap effraie, alors le montrer par le sport est parfois un meilleur moyen de l’expliquer. De prouver qu’ils ont des capacités physiques et besoin de les utiliser », conclut Émeline.
Sébastien Meurs
Le Département du Loiret promeut le sport pour tous
Le Loiret apporte une aide financière à plus de 1 300 structures sportives. Et ce, entre autres, pour leur fonctionnement quotidien (activités, formation, acquisition de matériel…) ou l'organisation de manifestations sportives, comme l'Open de Tennis Handisport du Loiret.