Le Loiret, le terreau fertile du street art
Jamais le street art n'aura aussi bien porté son nom... Car c'est bien d'art dont il s'agit, avec des acteurs dont la cote ne cesse de croître. Des artistes donc qui, pour certains, sont suivis par des centaines de milliers de followers sur les réseaux ! Plusieurs événements d’envergure ont lieu dans le Loiret, preuve que le street art prend une nouvelle dimension dans notre département et que le Loiret pourrait bien être en passe de devenir le creuset de l’art urbain !
Nicolas Barrome-Forgues et Jean-Michel Ouvry devant leur fresque à l'entrée de l'ancienne piscine du Palais des sports à Orléans
Loire Art Show : une plongée dans le monde du street art
Direction la piscine du Palais des sports à Orléans. Histoire de faire deux-trois longueurs ? Cela risque d’être compliqué : l’eau a disparu et les bassins sont encombrés d’échafaudage, de cartons et de bombes et pots de peinture. L’association Sacre bleu et ses invités se sont approprié le site pour faire plonger les visiteurs de l’exposition qui ouvrira le 27 mai dans un monde onirique. « La piscine du Palais des sports est un lieu particulier qui a une histoire, une narration et où sont passées des générations de Loirétains, commente Nicolas Barrome-Forgues, artiste et organisateur de l’événement, en partenariat avec la Mairie d’Orléans. Personnellement, je n’ai jamais vu une exposition d’art urbain se tenir dans une piscine vide ! Les volumes sont incroyables. On vient vraiment se démarquer avec cette proposition et on a réussi à attirer de grands noms de l’art contemporain. Le revers de la médaille, c’est qu’un volume pareil, ça peut être effrayant et puis, il y a la surface carrelée, très présente, qu’il faut réussir à appréhender. »
De grosses locomotives, mondialement connues et qui se produisent rarement en France, tirent l’événement qui existe depuis 2017 : l’Autrichien Nychos, l’Allemand Hrvb ou encore les Mexicains Seher One et Los Calladitos… « On est ravi de ce côté international. On a des grands noms qu’on ne présente plus et des artistes que l’on souhaite mettre en avant. »
La manifestation, gratuite, est un véritable événement qui « grossit d’année en année » et s’impose dorénavant comme un des festivals d'art urbain majeurs sur le plan national. Elle met en avant tout type d’artistes, qu’ils viennent du monde de l’illustration, du graffiti, du design ou même du tatouage ! « On élargit le champ des gens qui font de l’image, qui ont un art fort. On varie les plaisirs. La technique, ça s’apprend, la créativité, non. »
Vous êtes attendus à la piscine du Palais des sports, 14 rue Eugène-Vignat à Orléans, du 27 au 6 juin (du lundi au jeudi, de 17 h à 21 h - sauf lundi 6 juin, de 11 h à 19 h, le vendredi, de 17 h à 23 h, le samedi de 11 h à 23 h et le dimanche de 11 h à 19 h - sauf dimanche 5 juin, de 11 h à 21 h). « Certaines personnes n’osent pas entrer dans un musée parce qu’elles pensent ne pas y être à leur place. C’est tout ce qu’on ne veut pas ici. Et puis, vous n’entrez pas dans un musée mais dans une piscine ! »
LaBel Valette Festival : un pont entre le classicisme et l’art urbain
Depuis cinq ans, le château de Pressigny-les-Pins est investi à 360° chaque été par des artistes français et internationaux qui transfèrent leur univers graphique et coloré sur les façades de la demeure et de ses annexes.
Après les univers colorés d’Okuda (2018), de 3ttman (2019), la calligraphie monumentale de L’Atlas (2020) et les illusions d’optique d’Astro (2021), c’est un autre monde qui s’installe au domaine de la Valette. Pour marquer le cinquième anniversaire de ce projet unique, un duo prendra les rênes du château de La Valette. Une ligne d’arrivée : le festival LaBel Valette, les 26 et 27 août.
Lek et Sowat, tandem historique et pionnier du mouvement graffiti, premiers artistes issus du graffiti à intégrer la prestigieuse Villa Médicis à Rome en 2016, vont donner une nouvelle identité à ce château du XIXe siècle, en peignant la totalité de ses surfaces.
Le duo a décidé de travailler autour de l’image du château de sable, moteur premier de l’art urbain : un château de sable est effacé par la marée montante mais se reconstruit grâce à la volonté d’un nouvel artiste. Un château de sable est fragile, demande de l’attention et de l’engagement. C’est là toute l’identité du LaBel Valette Festival.
L’équipe organisatrice du LaBel Valette Festival a préparé les murs du château pour accueillir Lek et Sowat. Une couche de peinture bleue a recouvert l’œuvre d’Astro. Depuis quelques jours, Lek et Sowat sont à l’œuvre : les premiers coups de pinceaux ont été donnés.
Les 26 et 27 août à Pressigny-les-Pins. Toutes les infos sur https://billetterie.labelvalettefest.com.
Le festival se délocalise hors les murs et essaime sur les façades des immeubles des villes loirétaines : Châlette-sur-Loing ; Gien ; Montargis ; Pithiviers… Une façon de faire entrer l’art et, plus globalement, la culture, dans les quartiers !