Le Mobe : grâce au passé, s’ouvrir au monde d’aujourd’hui et de demain

15 mai 2019

Créé en 1823 et installé depuis 1966 rue Marcel Proust, le muséum de sciences naturelles d’Orléans entame aujourd’hui sa quatrième métamorphose. En 2020, il deviendra le muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement. Une métamorphose qui nécessite cinq ans de travail. Explications.

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Le Muséum d'Orléans pour la biodiversité et l'environnement (Mobe) ouvrira ses portes au printemps 2020.

Face à des visiteurs dont les attentes ont fortement évolué en quelques années et consciente du vieillissement de la présentation des collections, la mairie d’Orléans décide, en 2014, de rénover le muséum et d’y proposer un nouveau concept de visite. « Rénover un musée comme celui-ci dans ces proportions, en gardant l’établissement ouvert, aurait été impossible, explique Cécile Rémy, cheffe de projet Muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement. Il a fallu définir un projet scientifique et culturel, réfléchir à la programmation des collections, à un programme scientifique et muséographique, faire en sorte que le discours scientifique soit appréhendable par le public. Cela prend du temps. » Le muséum ferme donc ses portes en 2015.

Le projet de transformation du muséum d’Orléans vise à donner une identité propre à un bâtiment implanté dans un environnement urbain très contraint. Pour la Mairie d’Orléans, maître d’ouvrage du projet avec un soutien financier important (2,4 millions d’euros) du Département du Loiret qui témoigne là encore de l'intérêt qu'il porte à l'environnement, « ce bâtiment est un véritable terrain de jeux dans lequel tout peut-être imaginé, s’enthousiasme Cécile Rémy. L’objectif est de transformer le bâtiment et d’en faire un élément phare du quartier, un objet architectural. »

Mais plus qu’un bel élément patrimonial, le futur Mobe se positionnera comme un nouvel établissement dédié à la culture scientifique qui donnera des clés de compréhension aux visiteurs pour qu’ils appréhendent les dimensions de la biodiversité et de l’environnement. Par ailleurs, le Mobe est dédié à la conservation, la préservation et la valorisation de collections qui constituent une base de connaissances énorme sur l’état de la biodiversité à une époque donnée. Elles vont venir illustrer le discours scientifique dans un parcours d’exposition. Aujourd’hui, 430 000 spécimens sont entreposés dans les espaces de réserve du muséum. 1 500 seront exposés. « Le choix des collections à exposer a été un renoncement, raconte la cheffe de projet Mobe. On sera le plus exhaustif possible. Le Mobe s’adaptera à l’actualité scientifique. On fera ainsi évoluer les présentations et les collections parce que la biodiversité se modifie en permanence. On est dans un vrai réseau dynamique qui communique, qui se construit sur le long terme. C’est toute une chaîne qui se met en place et l’Homme n’en est qu’un petit bout. »

Interpeler le visiteur sur l’érosion de la biodiversité

 « Le muséum est un outil attendu », déclare Cécile Rémy. Outil de rayonnement et d’attractivité dédié à la culture scientifique, il permettra la conscientisation des enjeux et des thématiques actuels. Le discours, la scénographie permettront de rétablir la vérité, de donner les clés de compréhension du monde qui nous entoure. Mais il ne s’agira pas d’entrer dans un établissement moralisateur, simplement que les visiteurs y prennent conscience de l’importance de leurs gestes et de leur mode de vie : « si les visiteurs peuvent être interpelés dans leurs croyances, dans leurs convictions, sur l’urgence d’agir, s’ils ont envie d’en apprendre plus, on aura gagné le pari de la transformation ».

Les chercheurs auront à leur disposition l’ensemble de la collection et pourront poursuivre leurs recherches, donner un éclairage sur une situation passée.

Au quatrième et dernier étage, sera installé un espace forum, un tiers-lieu libre d’expression qui recevra associations, conférenciers… et qui montrera que le muséum n’est pas le seul sachant. L’idée est de mettre en place une véritable participation citoyenne, avec l’appui des acteurs locaux, de mettre en valeur les actions des associations, des citoyens, de permettre les échanges, comme une façon de dire : "venez alimenter vous aussi ces domaines de connaissance !" Une serre bioclimatique y sera également implantée. C’est par cet espace vivant, véritable vitrine végétale, que les visiteurs termineront leur visite. « On va faire du muséum [dont l’ouverture est prévu pour le printemps 2020, NDLR] un outil formidable à destination de tous les publics, des scolaires, des chercheurs. »

Suivez la transformation du Muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement sur Facebook : www.facebook.com/MuseumOrleans

Mélanie Potau

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