Le niveau de la Loire est-il exceptionnellement haut ?

18 janvier 2022

En se promenant sur les quais de Loire, on entend les passants s’inquiéter : « Tu ne trouves pas que la Loire est haute ? » « Il y a longtemps que le niveau de la Loire n’a pas été si élevé ! » Alors nous nous sommes interrogés sur les risques d’inondation, sont-ils fondés ou non ?

Le niveau de la Loire est-il exceptionnellement haut ? Panneaux inondation

Pour répondre à nos questions, nous avons contacté Fabien Pasquet, chef du service hydrométrie, prévision des étiages, des crues et des inondations à la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL).

Comment le niveau actuel de la Loire est-il ? Nous avons l’impression qu’il est très haut.

Le niveau a effectivement été assez élevé début janvier : 1 400 m³/s le 02/01/22. Cela faisait suite à un épisode pluvieux modéré sur les bassins versants intermédiaires de la Loire (affluents du Morvan notamment) et de l’Allier (Dore, Sioule et autres affluents). Les débits les plus hauts sont passés depuis un moment, mais les bassins versants se réessuyent* encore. Rien d’anormal pour un mois de janvier.
 

Aujourd’hui, 14 janvier 2022, le niveau de la Loire est actuellement de l’ordre de 500 m³/s à Orléans. Ce qui est un niveau tout à fait conforme au débit moyen mensuel d’un mois de janvier : de l’ordre de 600 m3/s.

Donc, pas risque d’inondation, aujourd’hui ?

Aucun à court terme, comme l’indique la vigilance verte aux crues. Pas de pluies notables prévues jusque dans le milieu de semaine prochaine au moins.

Le niveau de la Loire est-il exceptionnellement haut ? La Loire à Orléans vue de nuit et d'hélico

Constate-t-on les effets du réchauffement climatique sur la Loire depuis quelques années ?

La quantification des effets du réchauffement climatique sur la Loire nécessitent des études approfondies et pluridisciplinaires, telles que celles de Florentina Moatar de l’université de Tours, et qui pourront donner plus d’éléments sur l’impact sur l’hydrologie. 
Ceci étant, on observe de manière générale des étiages** des cours d’eau, pas seulement de la Loire, plus sévères et plus fréquents depuis les années 1990, par rapport aux années antérieures. 

Florentina Moatar explique qu’« on assiste à un réchauffement climatique uniforme sur l’ensemble du bassin Loire-Bretagne ce qui implique une augmentation de l’évaporation de l’eau, également une diminution des précipitations. Ces deux facteurs conduisent à une diminution du débit des cours d’eau donc de la ressource en eau qui sera, sur un plan quantitatif, un enjeu majeur du bassin.
En termes de qualité des milieux, l’augmentation de la température de l’eau, les écoulements plus lents dus à un débit plus faible et le rayonnement plus important modifient le fonctionnement écologique et donc dégradent les milieux aquatiques. »

*Les terrains se drainent naturellement

**1 - c’est le niveau annuel moyen le plus bas d’un cours d’eau 2 - l’abaissement exceptionnel du débit d’un cours d’eau

Édith Combe

 

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