Le président invité par le président

22 février 2019

Hier, Marc Gaudet, président du Département du Loiret, était invité, avec les autres présidents des conseils départementaux, par Emmanuel Macron, président de la République. Ils ont été reçus à l’Élysée pour débattre et exprimer leurs attentes et préoccupations.

Marc Gaudet en visite à l'Élysée 3

Marc Gaudet s’est levé aux aurores pour être à Paris à 9 h 30.
La journée a débuté par un séminaire Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, à l’initiative du Gouvernement, animé par Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des Solidarités. Il a été question de stratégies nationales concernant son domaine et d’un contrat passé entre Départements et État afin de lutter contre la précarisation. Une petite dizaine d’entre eux l’ont expérimenté, six ont témoigné ici, livrant leur expérience très concrète. « C’était très intéressant et cela m’a donné envie de nous lancer, avec Viviane Jehannet, vice-présidente chargée du Logement et de l'Insertion et Alexandrine Leclerc, vice-présidente chargée de l’Enfance, des Personnes âgées et du Handicap », assure Marc Gaudet. Le Premier ministre a clos cette première réunion.

Le déjeuner et la montée des marches

Le président de la République, le Premier ministre et quatorze ministres recevaient quatre-vingt-dix présidents de Département. « Édouard Philippe s’est exprimé sur la concertation. Ses propos ont été complétés par Emmanuel Macron qui en a évoqué les enjeux, en introduction du repas. »

Ensuite, les présidents de Département ont posé leurs questions. Aucune n’était tabou. Environ quarante-cinq questions ouvertes ont été posées.
« Nous nous sommes sentis écoutés. Nous avons également eu l’impression que les Départements étaient défendus par ce Gouvernement.
Mais nous n’avons pas eu les réponses que nous attendions. Le président et le Premier ministre sont restés plutôt inflexibles sur certaines positions. Ils sont défavorables à une nouvelle décentralisation qui, comme à chaque fois ont-ils dit, n’irait pas jusqu‘au bout, à moins que nous nous entendions entre Région, Départements et Communes pour nous répartir les compétences. Ils ont plutôt évoqué une déconcentration. Cela signifie : "moins de fonctionnaires de circulaire, plus de fonctionnaires de guichet", c’est la formule employée par le président Emmanuel Macron. Autrement dit, l’État souhaite réinvestir le territoire, notamment en créant l’Agence nationale des territoires. Concernant la fiscalité, nous sommes inquiets. D’abord,il semble que le Gouvernement soit toujours dans l'idée de supprimer les recettes du foncier bâti aux Départements. À la place, il est envisagé que celles liées aux solidarités soient dévolues aux Conseils départementaux mais nous n’avons pas la main dessus et elles ne sont pas stables. Enfin, il va falloir revoir la répartition nationale des Mineurs non accompagnés (MNA). Dans le Loiret, nous risquons d’être impactés car nous sommes un département qui en accueille 1,1 %, alors qu’en Seine-Saint-Denis, par exemple, le pourcentage est beaucoup plus élevé. Le président de la République souhaite une répartition plus équitable.
 »

Le ressenti du président du Loiret

« Je suis un peu déçu car il n’y a eu ni préconisations très concrètes ni décisions prises dans le sens des Conseils départementaux. Même si le président est favorable, comme nous, à l’innovation et la simplification ! Mais j’ai été impressionné par la concentration et la capacité d’écoute d’Emmanuel Macron. Il était présent de 13 heures à 18 heures 30. Chaque ministre répondait aux questions concernant ses compétences. Le président complétait leurs propos, prenait des notes... J’ai le sentiment qu’il connaît tous les sujets ou, lorsque ce n’est pas le cas, il a la volonté de comprendre chaque enjeu. Je trouve sa démarche novatrice et je la salue. De plus, je suis content d’avoir remis mon courrier à son cabinet.
Comme je suis resté un peu plus tard que les autres, j’ai discuté avec lui. L’occasion de faire un selfie en parlant du Loiret. Emmanuel Macron m’a d’ailleurs dit qu’il reviendrait prochainement sur notre territoire. La dernière fois que je l’ai rencontré, c’était lors des fêtes Johanniques de 2016, il était alors ministre des Finances.
 »

Édith Combe

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