Le théâtre est un Cado !

14 janvier 2019

Le Cado, centre national de création Orléans Loiret, est l’une des quatre structures qui partagent le bâtiment années soixante-dix à Orléans. Le Conseil départemental du Loiret est l’un de ses partenaires. À sa tête, Christophe Lidon, homme de théâtre.

Loiret magazine - Cado - article enrichi - 16

En 2018, le Cado a fêté ses trente ans !

Il propose six spectacles par an. Certains sont achetés clé en main et les autres créés ici, comme Terminus, joué en septembre/octobre 2018 et La vie est un songe proposé au public en mars/avril 2019. Ces deux œuvres sont mises en scène par Christophe Lidon.

Édith Combe

Qui est Christophe Lidon ?

Depuis quatre ans maintenant, il est à la tête du Cado et de la petite, mais non moins efficace, équipe qui le fait vivre. Il y a Britt, l’administratrice, Delphine la communicante, Isabelle qui accueille le public et gère le transport en car et Sylvie pour qui les billets et abonnements n’ont aucun secret.

Christophe Lidon a un lourd passé derrière lui. Il a créé la compagnie La nuit et le moment théâtre, en 1991. Il a mis en scène une soixantaine de pièces classiques, contemporaines, tragiques ou cocasses… jouées au théâtre public (Comédie-Française, Opéra Bastille…) et privé, en France et à l'étranger. Cet homme de théâtre, déjà très occupé, assiste à cinq représentations hebdomadaires chez ses confrères. Il trouve ainsi les pièces qui éliront domicile quelques jours à Orléans.

Le Cado en quelques mots

C’est du théâtre populaire, accessible, qui offre un divertissement intelligent. Christophe Lidon reconnaît que, même s’il y a beaucoup d’abonnés, sa « mission pour les années à venir sera de convaincre un nouveau public », notamment en banlieue orléanaise. Pour cela, plusieurs cordes à son arc. Offrir une réduction aux abonnés qui parrainent quelqu’un. Pour ces derniers, qui rejoignent le cercle, Christophe Lidon assouvit leur rêve : rencontrer l’équipe artistique, avant et après la représentation pour découvrir la progression du travail (jeu des acteurs ; scénographie ; costumes…). « On fait entrer le public dans nos cuisines. On envoie aussi une newsletter : journal intime du théâtre. Et pour compléter le tout , les amis du théâtre assistent à un spectacle surprise gratuit ! »

Le Cado en quelques actes

Grâce à la subvention du Conseil départemental, de 653 500 euros, s’organise le maillage de cars qui amènent les spectateurs loirétains, même les plus éloignés, de chez eux au Cado. En effet, jusqu’à une vingtaine de véhicules sont mobilisés certains soirs. Cette démarche n’existe que dans le Loiret. « Elle fonctionne très bien et j’ignore pourquoi elle n’est pas imitée, précise Christophe Lidon. À l’aller, les gens discutent de leur commune. Au retour, ils parlent de la pièce ! C’est une formidable façon de maintenir le lien. » Et les spectateurs sont ravis de cette opportunité !

Le Cado en costumes

Que serait le théâtre sans costumière ? Chouchane Abello Tcherpachian travaille avec Christophe Lidon depuis quatre ans. Comment crée-t-elle les costumes ? Elle étudie la pièce avant d’en discuter avec le metteur en scène pour savoir ce qu’on veut raconter avec le costume et élaborer un personnage. Puis, elle fait une recherche iconographique (tableaux, films…) avant de remplir une malle aux trésors de tout ce qui lui sera utile. Vient alors le casting : la costumière choisit les tissus ; couleurs ; formes du costume suivant le corps, la carnation ou la couleur des cheveux du comédien. La créatrice réalise ensuite les vêtements des rôles principaux, les autres sont loués. Elle les livre aux acteurs trois semaines avant la première pour qu’ils se les approprient et qu’elle ait le temps de les adapter si besoin… Chouchane Abello Tcherpachian possède un curriculum vitae long comme le bras : théâtre ; télévision ; cinéma (les deux derniers films de Verneuil, quelle chance !) ; publicité ; haute couture (Chantal Thomas…) ; robes de mariée ; comédies musicales… tout la passionne ! Elle « reste comme une petite fille devant un spectacle vivant quand j’admire les comédiens et leurs performances », avoue-t-elle.

Le Cado côté comédien (interview)

Alice Dufour s’est prêtée au jeu des questions et photos pour Loiret Magazine lorsqu‘elle a joué, au Cado, en décembre 2018, Faisons un rêve de Sacha Guitry.

LM : Étiez-vous déjà venue à Orléans ?

Alice Dufour : Oui, je connais Orléans. J’ai été élève au collège Jeanne-d’Arc. J’avais onze ans. J’y suis restée un an. Ce matin, je me suis promenée dans la ville et je suis passée devant mon ancienne école, ça m’a fait bizarre et m’a rappelé des souvenirs. À l’époque, je faisais de la GRS.

LM : Quel est votre parcours ?

AD : Après la GRS, j’ai fait de la danse. J’ai rejoint la troupe du Crazy Horse à Paris. Puis, je suis partie aux États-Unis, travailler au cirque du Soleil. J’ai aussi suivi une formation de comédienne à l’école d’art dramatique Lee Strasberg de Los Angeles.

LM : C’est là que vous avez aussi appris à vous maquiller car je vois que vous le faites vous-même ?

AD : En tournée et souvent au théâtre où la pièce est montée, les acteurs se maquillent eux-mêmes !

Michel Dussarat, qui tient le rôle de serviteur et est costumier de cette pièce, entre dans la loge de la comédienne et confirme : Oui nous nous préparons nous-mêmes. Moi, j’aime bien arriver avant. Pour être bon comédien, on dit qu’il faut laisser tout ce qui nous compose : habits ; soucis… hors du théâtre. Alors je prends une douche, me maquille, enfile mes vêtements de scène me glissant ainsi dans la peau du personnage, discute avec mes partenaires ou, comme aujourd’hui, avec un spectateur. J’ai déjà joué plusieurs fois à Orléans alors certains me connaissent.

AD : Moi aussi, je préfère arriver de bonne heure. Je prends deux heures pour me maquiller. J’adore ça, un reste du temps où je faisais de la GRS et je suis perfectionniste ! Je me coiffe aussi : j’utilise un postiche, fabriqué par un coiffeur pour ce spectacle. D’abord, il m’a reçu pour connaître ma couleur, puis, pendant les essayages, il m’a appris à le mettre. Enfin, je m’habille. Les vêtements, pour cette pièce, sont années 50. Et pour être vraiment dans le ton, je pousse la perfection à mettre une culotte identique à celles que mettaient les femmes à l’époque !, confie-t-elle en riant.

Les deux autres comédiens, Nicolas Briançon et Éric Laugérias, n’arrivent qu’au dernier moment. L’ambiance dans les coulisses est détendue. Les conversations ressemblent à celles que chacun r devant la machine à café du bureau ! Sûrement car les comédiens se connaissent bien : ils jouent ensemble depuis 2017. Alice Dufour les a rejoints mi-2018.

Le théâtre est un cado - interview comédienne en 2018

Les coulisses du théâtre

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Le Cado en chiffres

  • Le Cado perçoit une subvention du Département de 653 500 €
  • 50 000 billets vendus par an
  • 10 000 abonnés par an pour
  • 80 représentations
  • La salle contient 1 000 places

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