Les entreprises du Loiret engagées dans la lutte contre la propagation du coronavirus Covid-19
Lors des périodes de crise, on est témoin de gestes de solidarité qui prennent alors encore plus de sens... Dans cette crise que nous traversons actuellement, les Loirétains ne sont pas en reste... Focus sur ces entreprises du territoire qui se détournent de leur activité classique pour porter assistance au personnel soignant, en première ligne.
Production de gel hydro-alcoolique dans l'usine Christian Dior, à Saint-Jean-de-braye, dans le Loiret.
Le 13 mars, un décret a autorisé la mise à disposition sur le marché et l'utilisation temporaire de certains produits hydro-alcooliques utilisés pour l'hygiène humaine. Face au risque de pénurie de gel hydro-alcoolique constaté en France, les entreprises du secteur cosmétique ont converti une partie de leur équipement industriel pour produire la solution désinfectante, utilisant souvent leurs stocks de matières premières, pour prendre elles aussi part « à l'effort de guerre ».
LVMH, par exemple, a mis à contribution l'ensemble des unités de production de ses marques Parfums et Cosmétiques (dont son usine de Saint-Jean-de-Braye) pour fabriquer du gel hydroalcoolique en grande quantité. Ces gels sont livrés gracieusement aux autorités françaises, et prioritairement à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). « Cet engagement de LVMH sera maintenu le temps nécessaire, en lien avec les autorités sanitaires françaises », assure-t-on chez LVMH.
De même, l'usine L'Oréal à Ormes a réorganisé son site pour produire du gel hydroalcoolique. « Nous mettons tout en œuvre pour en produire le maximum », commente Mathilde Pougnant, directrice du site. Conditionné en jerricanes ou en tubes, le désinfectant sera distribué aux structures médicales locales : Centre hospitalier régional d'Orléans, cabinets d'infirmières, Ehpad... « Si le secteur de la cosmétique a pu se mettre en position pour produire ce gel, c'est parce qu'il est composé de matières premières que nous connaissons bien, que nos sites de production sont équipés en conséquence et nos salariés formés à leur emploi [le gel hydroalcoolique étant, comme son nom l'indique, composé d'alcool, liquide inflammable, NDLR] », poursuit la directrice. Et si L'Oréal s'est rapidement mis en ordre de marche avec un Plan de solidarité européen, c'est que « ça correspond aux valeurs du groupe. »
Du côté de Shiseido, à Gien et Ormes, « après nous être assurés que nos salariés étaient bien en sécurité, que ce soit chez eux (en télétravail) ou sur nos sites de production [dans la logique des valeurs du groupe : People first, l'humain d'abord, NDLR], nous avons regardé comment nous pouvions produire du gel hydro-alcoolique, explique Frédéric Charpentier, directeur de la Communication internationale du groupe Shiseido. Nous avons eu des demandes d'hôpitaux et d'Ehpad. Nous avons réalisé une première production à la demande de la clinique Oréliance. » Le groupe a même créé une adresse mail sur laquelle arrivent les demandes. « Nous sommes en train de nous organiser pour passer en phase industrielle, de manière à produire plus largement. Nous allons monter à 20 000 flacons, soit plus de 4 000 litres de gel, par semaine. »
Les betteraves de Beauce mises à contribution
Les betteraves de la Beauce ont trouvé un débouché inattendu. En effet, le groupe Tereos, leader mondial de l'industrie sucrière et de la production d'alcool, a décidé d'engager cinq de ses usines (dont celle d'Artenay dans le Loiret) dans la production de gel hydro-alcoolique. Ces établissements disposent du savoir-faire nécessaire à la fabrication d’alcool pharmaceutique et de capacités importantes. Cette production (11 000 litres par semaine) sera mise à la disposition gratuitement des agences régionales de Santé et des hôpitaux des régions proches, qui connaissent des situations très critiques. « Face à l’épreuve sans précédent que traverse notre pays, nous avons considéré de notre devoir d’apporter notre contribution et notre soutien aux personnels soignants qui luttent chaque jour pour sauver des vies. C’est un engagement partagé par tous les coopérateurs et toutes les équipes de notre groupe », déclare Alexis Duval, président du directoire de Tereos.