L'infirmière de la Maison de l'enfance mise à disposition du Centre hospitalier d'Orléans

06 avril 2020

Le Département du Loiret a décidé de mettre l'infirmière de la Maison de l'enfance à la disposition du Centre hospitalier régional d'Orléans. Nous avons recueilli les impressions de la jeune femme quelques jours après le début de sa mission.

Lucie infirmière à la Maison de l'enfance

Lucie, infirmière à la Maison de l'enfance, s'est portée volontaire pour renforcer le service de réanimation du Centre hospitalier régional d'Orléans.

Infirmière en réanimation, Lucie quitte en septembre dernier le milieu hospitalier pour s'occuper des jeunes confiés à la Protection de l'Enfance dans le Loiret. Face à la crise sanitaire, elle demande à sa hiérarchie de lui permettre de renforcer les effectifs du CHRO. La direction des Relations humaines du Conseil départemental donne son accord et la met gracieusement à disposition du centre hospitalier. « Pour moi, je n'avais pas le choix, commente-t-elle. J'ai le privilège d'être formée en réanimation. Il y avait un besoin avéré. Il était de mon devoir de prendre en charge les patients les plus gravement atteints. Je suis remplacée auprès des jeunes confinés à la Maison de l'enfance donc je suis partie sereine. »

Lucie a ainsi repris mardi son ancien poste en réanimation chirurgicale qui prend en charge les patients atteints de Covid-19 les plus instables. Les malades sont hospitalisés pour être surveillés et recevoir de l'oxygène. « Quand leur état se dégrade au niveau respiratoire, les patients sont transférés en réanimation où ils peuvent être plongés dans un coma artificiel, intubés et placés sous respirateur artificiel, souvent en position ventrale, explique Lucie. La réanimation est donc un service qui demande beaucoup de personnel qualifié, sachant surtout qu'avec ce virus, la décompensation des patients peut aller assez vite. »

Manque de matériel et de personnel

« C'est compliqué parce qu'on manque de matériel, raconte la professionnelle de santé. On a emprunté les respirateurs du bloc opératoire. De plus, il y a une rupture nationale d'hypnotique pour endormir les patients. » Et un manque flagrant de personnel même si le service a déjà bénéficié de renfort d'autres services, de jeunes internes et retraités...

Pour autant, Lucie reste positive quand on évoque sa propre santé : « Tant qu'on aura du matériel de protection, des blouses, des masques FFP2, des gants, qu'on suivra le protocole [notamment, se doucher avant de sortir du service, NDLR], il ne devrait pas y avoir de problème ! Finalement, on est peut-être plus exposé mais aussi mieux protégé en réa qu'ailleurs... »

« Je considère que ma décision est normale, explique la jeune femme. Je rends ce que j'ai reçu. J'ai été formée pour répondre à ce genre de crise sanitaire. C'est mon métier. Je ne dis pas que c'est facile, mais c'est mon métier. »

Mélanie Potau

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