Marie Réache : avec elle, plus belle la vie !

© N. Guyon

Marie Réache est tombée toute petite dans la marmite dans laquelle on fabrique des comédiens. « J’ai commencé le théâtre très tôt. Dès mon plus jeune âge, j’ai suivi mes parents comédiens dans leurs tournées. Ils allaient de ville en ville, dans le Gers à l’époque, là où le théâtre de l’Escabeau est né, pour se produire. On était trois gamins dans la troupe, on fouillait dans la malle à costumes ! » À 10 ans, Marie interprète le rôle de la jeune Doña dans Le soulier de satin de Paul Claudel. « C’est un rôle à texte. Je l’ai beaucoup joué quand j’étais petite. »

Et puis, Marie passe à autre chose, vit son adolescence… Quand elle a 17 ans, ses parents délocalisent le théâtre de l’Escabeau à Briare-le-Canal. « La folie du théâtre m’a alors reprise ! » Et ne la quittera plus jamais ! « Mon père avait écrit un spectacle, Fantômas. C’est le premier que l’on a joué à Briare. Au début, nous étions plus nombreux sur scène que dans la salle. Et puis les gens sont très vite venus. » Une effervescence, une force, un enthousiasme pour la vie de troupe tels que, le bac en poche, elle part à Paris. « Être comédienne, c’était mon rêve. Si on veut en vivre, il faut aller à Paris. J’étais fan de Niels Arestrup alors j’ai intégré le théâtre-école du passage qu’il a fondé. J’y suis restée trois ans. »

Un rôle principal dans Plus belle la vie

Une professionnelle du milieu de la publicité repère Marie dans une pièce à l’Escabeau et lui propose de tourner dans un spot publicitaire. « J’ai signé avec une agence et j’ai tourné une quinzaine de publicités. J’ai joué dans des séries pour France télévisions et AB Production avant de retourner vers le théâtre puis, finalement, de revenir plein pot dans le monde des séries il y a dix ans avec Plus belle la vie. » Son agent lui décroche en effet un essai pour le rôle de Babeth Nebout. « J’ai passé beaucoup d’essais. J’avoue qu'à un moment, je n’y croyais plus. » Pourtant, le rôle de Babeth Nebout est bel et bien pour elle ! « Ça a été une très belle aventure, un challenge absolument passionnant avec une ambiance de tournage géniale et familiale. J’ai été accueillie comme dans une troupe de théâtre. Nous tournions non-stop trois à quatre jours par semaine, jusqu’à huit séquences par jour. PBLV m’a amené une célébrité énorme. Cinq à six millions de spectateurs suivaient nos aventures chaque soir. On me prenait en photo dans le métro, on me filmait dans les supermarchés. Mais mes fans ont toujours été très respectueux, très gentils. Je regrette de ne plus être à leur table tous les soirs. Je garde ce lien avec eux sur les réseaux. On reste proche, c’est assez fort. Je suis heureuse d’avoir pu profiter de tout ça pendant toutes ces années. »

Un premier album et un clip tourné dans le Loiret

Aujourd’hui, Marie se tourne à nouveau vers le théâtre… et la musique. « Avec mon compagnon, nous avons créé le groupe Les Coeurs purs et sorti notre premier album. Le clip du premier single, Tout va bien, a été tourné dans le Gâtinais par Pascal Heylbroeck, l’un des réalisateurs de Plus belle la vie. Une grande table au milieu de nulle part, sous les éoliennes… Cette chanson donne la pêche et les textes racontent quelque chose. Je suis très fière de ce projet. »

Quand elle ne chante pas, l’artiste joue Britannicus tragic circus, « un spectacle tragique, comique, burlesque, musical, un peu tout ça à la fois, qui raconte des choses sur notre société et sa monstruosité. On a dû refuser du monde. C’est un gros succès. Comme une centrifugeuse d’énergie ! »

Et entre un concert et une représentation, Marie revient dans le Loiret. « J’enfourche mon vélo et je me balade en bord de Loire. Notre époque n’est pas des plus facile et je ne peux pas me passer de la campagne. Briare est ma seconde maison. Le Loiret est un département magnifique dont je ne me lasse pas. » Tellement pas que le clip du deuxième single devrait aussi être tourné dans le Loiret !