Philippe de Béthune, le frère diplomate de Maximilien de Béthune

14 septembre 2020

Philippe de Béthune est l’un des frères cadets de Maximilien de Béthune. Moins célèbre que lui, il mène cependant une longue carrière politique. C’est un brillant diplomate doublé d’un collectionneur d’art averti.

Philippe de Béthune, le frère diplomate de Maximilien de Béthune, portrait de Philippe

Philippe de Béthune naît vers 1565. Très tôt orphelin, il est élevé par l’un de ses oncles. Il choisit la foi catholique, alors que Maximilien restera toujours protestant. Pendant toute leur longue existence, les deux frères s’entendent bien, se soutiennent mutuellement plus qu’ils ne s’opposent. Philippe est d’abord un proche du roi Henri III. Il devient membre en 1599 du Conseil du roi. Cette entrée en politique est rapidement concrétisée par plusieurs missions d’ambassade.

Un diplomate brillant

Après une première ambassade en Écosse, Philippe de Béthune est ambassadeur ordinaire de France à Rome, de 1601 à 1605, poste très prestigieux. Son but ? Restaurer et développer l’influence française auprès du Saint-Siège, favorable jusque-là à l’Espagne. Grâce à ses qualités de négociateurs, l’objectif est atteint : les deux papes Léon XI et Paul V, élus en 1605, sont acquis à la cause française. Le prestige français en sort grandi. Ce succès lui permet de recevoir plusieurs nominations et gratifications importantes. Il entretient même une certaine proximité avec la famille royale. C’est vers cette époque qu’il acquiert les terres de Selles (Loir-et-Cher), où il agrandit et embellit le château, et Chârost (Cher).

Entre 1616 et 1630, il effectue plusieurs autres missions à l’étranger : dans le Piémont, en Savoie, dans l’Empire, puis une deuxième fois à Rome.

La retraite : écriture et goût des arts

Philippe de Béthune se retire du pouvoir en 1630 et réside surtout en son château de Selles. Il se consacre alors à l’écriture d’un ouvrage de réflexion politique, émaillé d’exemples tirés de sa longue expérience du pouvoir : Le Conseiller d’État (1633).

Il fait preuve aussi d’un grand goût pour tous les arts, accumulant, à Selles, livres, manuscrits, dessins, tableaux, statues, bustes et objets d’art divers. Sa collection de livres sera offerte par son fils Hippolyte au roi Louis XIV. C’es,t aujourd’hui, l’un des plus riches fonds anciens de la Bibliothèque nationale de France. Deux de ses tableaux ont été attribués au Caravage, peintre qu’il a aidé à faire sortir de prison lors de son premier séjour à Rome. Philippe de Béthune décède au château de Selles en 1649, âgé alors de quatre-vingt-huit ans.

Mathieu Girault

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