Sébastien Papion inscrit sa passion sur ses tablettes

15 décembre 2021

Comme annoncé dans Loiret magazine 29, voici le portrait de Sébastien Papion. Le chocolatier a d’abord posé ses ingrédients rue du faubourg Bannier, à Orléans, avant d’ouvrir deux autres boutiques, rue Sainte-Catherine à Orléans et dans la zone commerciale de Chécy. Qui se cache derrière ce nom devenu incontournable en matière de chocolat ?

Sébastien Papion inscrit sa passion sur ses tablettes - portrait Papion dévorant une tablette de chocolat

« Nous cherchions à nous installer en Normandie lorsque nous avons vu que la Duchesse Anne, à Orléans, était en vente. Son emplacement était vraiment bien. J’aime beaucoup le faubourg Bannier, sa vie de quartier et le dynamisme qui y règne ! », raconte Sébastien Papion qui y ouvre sa première chocolaterie en 2005.
Sébastien Papion, l’un des premiers à s’installer comme chocolatier pur dans le Loiret, décide de créer une véritable identité. Mais pour en arriver là, le confiseur a suivi un parcours classique mais en béton

Parcours en chocolat armé

Sébastien Papion inscrit sa passion sur ses tablettes - portrait Papion entouré de poudre de cacao

Originaire de Pithiviers, Le garçon « n’aime pas beaucoup l’école ! ». Il s’épanouit entre un père chef de gare et une mère comptable. En troisième, il caresse deux rêves : devenir menuisier ou chocolatier… Il possède déjà le sens du beau. 
D’abord apprenti dans sa ville natale, il obtient un CAP en pâtisserie. Puis, il s’exile, un an, à Paris pour obtenir un CAP chocolatier. De retour à Orléans, le jeune diplômé s’inscrit, en 1998, au BTM pâtissier, en deux ans, dans une nouvelle section, où lui seront, entre autres, révélés tous les secrets du chocolat. Il sera apprenti chez Monsieur Martin, en haut de la rue Jeanne d’Arc. Grâce à ses études, il exerce les métiers de pâtissier, chocolatier et tourier*, durant sept ans, à Paris. Notamment chez Maiffret, sur les Champs Élysées, et au Bonbon royal, dans le 17e arrondissement. 

Lassés de la vie parisienne, sa femme, infirmière, et lui se mettent en quête d’un lieu où s’établir. Ils décident de se lancer ensemble dans l’aventure en rachetant la Duchesse Anne. « La première année a été un peu compliquée car ce n’est pas simple de reprendre une telle institution ! » Mais la qualité étant au rendez-vous, le succès ne se fait pas attendre. 

Alors l’entrepeneur se développe : en 2009, il s’installe rue Jeanne d’Arc à Orléans, en 2021, il agrandit la surface de son laboratoire, rue du faubourg Bannier à Orléans. Sébastien Papion, à force de les fréquenter s’inspire des cuisiniers, en souhaitant créer son identité propre. Alors, en 2016, il élabore, avec l’aide d’une architecte d’intérieur orléanaise, le concept de sa marque qui deviendra la signature des trois chocolateries. Du orange, comme couleur phare, du bois au sol pour figurer la terre, un mur végétal, une rivière de chocolat et des feuilles de pierres… tous les ingrédients pour rappeler la nature. De plus, « dans mes boutiques, comme chez les bijoutiers, les produits sont exposés dans des niches fermées. Il faut faire appel aux vendeurs. » Tout évoque le luxe, le raffinement et la qualité. Enfin, en 2020, le chef d’entreprise inaugure, à Chécy, un lieu regroupant un laboratoire de sept cents mètres et une boutique.
 

Sébastien Papion, c’est aussi une équipe

« J’ai cinquante idées à la minute ! », avoue le chocolatier. Mais pour autant, il faut une équipe pour les réaliser. « Nous sommes vingt-six à travailler sur les trois sites. C’est une affaire familiale. D’abord, il y a mon épouse. Aujourd’hui, quatre apprentis sont au labo, deux en vente et sur la partie commerciale/communication. Nous les formons et les faisons monter. Mon fils est également apprenti chocolatier. J’ai la chance d’être bien entouré par une équipe dévouée. Une relation de confiance nous lie. J’ai appris à déléguer. Pour imager : je suis le moteur de la maison et mes salariés, les pistons. L’un ne fonctionnant pas sans les autres et vice-versa. Nous échangeons, nous partageons nos idées pour créer, nous dégustons ensemble… »

Si le confiseur reconnaît que sa vie tourne autour de sa société, « je suis passionné ! », il n’oublie pas que les jeunes incarnent le futur alors il intervient dans les collèges pour, pourquoi pas, déclencher des vocations. Parce qu’aujourd’hui, il se trouve confronté à des difficultés pour recruter.
 

Des collections comme dans la mode

Sébastien Papion inscrit sa passion sur ses tablettes - portrait classique

« Pour les visuels des tablettes de chocolat, j’ai travaillé avec des artistes locaux, comme Bulle Derouette, Elsa Mottron ou Pascal Nottin. Aujourd’hui, Guy Janvrot, photographe, que j’ai connu, enfant, avec mon père à l’association des naturalistes orléanais, est celui que j’ai choisi. » 

À chaque occasion, sa collection : Noël ; Pâques ; les 1er et 8 mai pour les fêtes de Jeanne d’Arc ; les fêtes des pères et des mères ; Octobre rose, contre le cancer du sein, et, pour la première année, la moustache de novembre, afin de sensibiliser et lutter contre le cancer de la prostate, Halloween ; la Saint-Valentin, une ou deux collections l’été... « Notre vocation : coller à l’actualité. » Pour les amateurs, et ils sont nombreux, il y a, chaque jour, une occasion de déguster du chocolat


En 2010, Sébastien Papion a été sélectionné parmi les 50 meilleurs chocolatiers de France par le Gault et Millau

* Le tourier prépare toutes les pâtes pour les viennoiseries, tartes, feuilletés salés et sucrés, applique les techniques de fonçage, de façonnage et réalise les crèmes et garnitures les plus courantes. 
 

Édith Combe

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