Signez la pétition pour former 200 médecins supplémentaires par an en Centre-Val de Loire !

17 février 2022

Alors que le nombre de médecins dans le Loiret diminue de manière alarmante, un collectif de professionnels de santé s’est constitué autour d’un objectif : former 500 médecins par an (soit 200 de plus) à la faculté de médecine de Tours.

Médecin en train de rédiger une ordonnance devant sa patiente

Le docteur Stéphane Bathellier, responsable du Samu 45 et à l’origine du collectif 200 Médecins, tire la sonnette d’alarme : « L’offre de soins se raréfie dans le Loiret et la situation s’aggrave. Nous voyons des choses qui commencent à nous inquiéter. Certaines personnes renoncent à se faire soigner, les actes de prévention s’espacent voire cessent. On relève des retards de diagnostics tant en ville qu’à la campagne. La région ne forme plus assez de médecins. La région Centre-Val de Loire a la plus faible densité nationale : treizième région métropolitaine en nombre de médecins pour 100 000 habitants, pour la médecine générale comme pour les spécialités. La démographie médicale de notre région est par ailleurs très vieillissante, tant en médecine générale qu’en spécialités. Nous avons un déficit historique à rattraper. Le besoin annuel de formation a été évalué pour la Région Centre-Val de Loire à 500 médecins. La seule faculté de médecine de la région, pour le moment, ne forme qu’environ 300 étudiants annuellement (et depuis peu). Notre région est la seule en France métropolitaine à ne disposer que d’une seule faculté de médecine. »

De ce constat « partagé par ses collègues et les usagers », est né le collectif 200 médecins. Pourquoi ce nom ? « Le déficit cumulé est de 2355 médecins dans la région. Si l’on formait 200 médecins en plus par an à Tours, le déficit serait résorbé en dix ans. » C’est donc tout l’enjeu de la pétition lancé par le collectif et que vous pouvez signer sur change.org/200medecins.

Un constat et des solutions concrètes

« Il faut se battre pour avoir plus de médecins dès aujourd’hui. Il faut trouver des solutions. On s’est regroupé et on a réfléchi. » Et de cette réflexion a surgi la réponse la plus efficace : que la faculté de médecine de Tours forme chaque année 200 médecins de plus. Et pour cela, il faut qu'une antenne de l'école s'implante à Orléans. « Pour que des médecins s’installent pour exercer dans le Loiret, il faut qu’ils soient formés dans le Loiret. Ils vont développer un réseau professionnel, amical, ils y ont leur famille… Les former dans le Loiret, c’est favoriser les conditions d’une installation durable. En juin 2022, nous souhaitons que le doyen annonce 500 étudiants reçus en deuxième année et le choix de formation entre Tours et Orléans. »

Marc Gaudet, qui soutient cette initiative et a envoyé un courrier à l'ensemble des maires du Département pour les inviter à signer la pétition, commente : « Il est trop facile de faire en permanence culpabiliser tous nos villages et toutes nos villes sur l'idée du manque d'attractivité. On l'a maintes fois démontré : les territoires en France les moins dotés en services de soins sont ceux qui ne disposent pas de structures de formation médicale. En formant des médecins, on les enracine dans un territoire. Il est donc indispensable que notre région, comme toutes les régions de France, puissent avoir une deuxième faculté de médecine pour former davantage de médecins ! » Le président du Conseil départemental du Loiret a par ailleurs signé, avec d'autres responsables politiques locaux, un courrier adressé au Premier ministre pour l'inciter à ouvrir ces 200 places supplémentaires mais aussi permettre la création d'une faculté de médecine à Orléans.

« Ça nous laisse deux à trois ans pour organiser leurs stages (l’internat - donc les stages - commençant en quatrième année), planifie le docteur Bathellier. Nous devons augmenter les capacités d’encadrement à Orléans, créer un gros internat dans le vieil hôpital d’Orléans avec une visio de qualité pour que les étudiants puissent assister aux cours magistraux. Si on attaque en juin 2022, ces nouveaux futurs médecins seront avec nous pour nous aider dans les hôpitaux d’ici cinq ans et, dans huit ans, ils s’installeront comme généralistes. D’ici là, pour pallier le déficit de médecins, on pourrait accueillir des externes d’autres régions qui s’installeraient d’ici trois ou quatre ans. Il faudrait aussi favoriser le retour des étudiants partis se former à l’étranger et qui ne peuvent pas pratiquer en France. Autre proposition : former les infirmières aux pratiques avancées pour qu’elles épaulent les médecins pour certaines consultations. Ce sont des mesures qui peuvent accompagner ce plan à moyen terme. »

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