Un week-end parents-enfants au vert

27 septembre 2023

Ce week-end, cinq familles loirétaines ont pu bénéficier d’un séjour Parentalité organisé par le Département, en partenariat avec l'Œuvre universitaire du Loiret. Les objectifs de cette initiative originale ? Proposer aux parents de partager des moments privilégiés avec leurs enfants, en dehors du quotidien, et échanger sur leur parentalité au cours d'ateliers dédiés.

Week-end Parentalité pour se reconnecter à son enfant

Adossée à la lisière de forêt, la bâtisse aux petites fenêtres bleues regarde la prairie. Seul le bavardage d’une poignée de corneilles brise le silence. Silence apaisant. Silence idéal pour le week-end Parentalité proposé à Ingrannes, dans les murs de l'Œuvre universitaire du Loiret (OUL). « Il s’agit pour nous de répondre à la demande de parents parfois isolés, parfois démunis dans leur parentalité », explique laconiquement Anaïs, travailleur social à l'agence des Solidarités Gien-Montargis. « Nous distillons de petits conseils à mettre en pratique au quotidien. Cela pour favoriser l’épanouissement de l’enfant, l’harmonie au sein du foyer. Et puis, ici, entre adultes, ils échangent quant à des difficultés parfois bien similaires », ajoute-t-elle. Cinq familles, soit quatorze enfants de moins de six ans, dont une maman célibataire avec trois bambins, partagent cette fois les activités.

Du rouge, du jaune, du bleu. Autant de gouaches multicolores étalées sur un papier glissé dans une pochette de plastique translucide. Et voilà Yacine (*), qui du haut de ses 3 ans, joue les Picasso, sous le regard amusé de sa maman. « N’hésitez pas à le féliciter, à souligner combien il est créatif. Participez, aidez-le ! Mettez-le en confiance ! », glisse Anaïs à l’oreille maternelle. Puis vient le temps du sable magique, à mi-chemin entre pâte à modeler et pâte à sel.

Sable magique et ânes malins

« Les enfants, versez sept tasses de farine dans le saladier. Ajoutez une tasse d’huile. Et on va faire de la patouille. » Carolina, 20 mois, s’en donne à cœur joie. Elle pétrit, pétrit, pétrit jusqu’à ce que son papa mette la main à la pâte. Muni d’une râpe à fromage et d’une craie rouge, il offre un teint carminé au mélange. Disposant de petits moules en forme de cœur, de sapin ou d’étoile, le duo donne le jour à de surprenantes créations. « Je garde l’idée et je referai cela à la maison, cet hiver », assure Noëlla, dans un grand éclat de rire, elle qui semble s’être autant amusée que sa fille de quatre ans.

À l’extérieur, l’heure n’est pas davantage à la morosité. Sous un soleil d’automne complice, petits et grands s’affairent autour d’Oscar et Fripouille, deux ânes. Les présentations se font à l’heure du brossage et du câlinage. Avec ses poils longs et ses faux airs de baudet du Poitou, Fripouille remporte très vite les faveurs des gosses. Deux longes pour un seul âne. « L’une confiée à la main de l’enfant, l’autre à celle de la maman. Avec l’âne pour dénominateur commun. Charge à ce singulier attelage de s’entendre, d’échanger, de parler pour entamer la balade et faire avancer Fripouille dans la bonne direction », expliquent, tout sourire, Agnès et Matthieu, de l’association locale Bonnet d’âne et cerf-volant. Parmi une foultitude d’anecdotes, Matthieu se souvient de ce garçonnet jugé hyperactif. « Spontanément et sous les yeux d’une maman sidérée, ce petit était allé, sur la litière, s’allonger auprès de l’âne dans une sérénité méconnue jusque-là. » Oui, dans le grand livre de la vie familiale où bien des chapitres restent à écrire, une précieuse parenthèse s’est ouverte à Ingrannes…

P. Ramond

(*) par souci d’anonymat, les prénoms ont été modifiés.

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