Florence Carly ou l’amour de l’art

08 octobre 2019

Florence Carly participe, les 19 et 20 octobre, aux quatorzièmes portes ouvertes des Ateliers d’artistes et artisans d’art du Loiret organisées par le Département et la Chambre de métiers et de l'artisanat. En avant-première, elle a nous éclaire sur son travail.

Portes ouvertes ateliers des artistes - zoom sur Florence Carly 3 occupée à dévernir une toile

« Je suis conservatrice restauratrice. D’une part, je stoppe les altérations sur les œuvres, sans les rendre plus belles. Ça, c’est la conservation. D’autre part, la restauration s’intéresse à l’esthétisme », explique Florence Carly, installée à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin. Professionnelle depuis dix ans, elle est spécialiste des peintures sur chevalet et sculptures en bois.

Lorsqu’on arrive chez elle, Florence Carly nous accueille accompagnée de son barbet « mon meilleur système d’alarme », plaisante-t-elle ! En entrant dans son atelier, la lumière qui baigne les lieux nous impressionne. Deux grandes tables où reposent deux toiles majestueuses et des chevalets sur lesquels sont posés des tableaux agrémentent la pièce.

Portes ouvertes ateliers des artistes - zoom sur Florence Carly 1 devant la toile de La demoiselle

Florence Carly devant la toile qu'elle surnomme La demoiselle qu'elle restaure

Les tactiques de la conservatrice restauratrice

« J’ai obtenu mon diplôme en 2006. Dans le volet pratique, j’ai mis au point une technique de transport des sculptures en toile empesée1, particulièrement fragiles. Depuis deux ans, j’ai élargi ma clientèle aux particuliers.

J’ai parfois des surprises ! Il m’arrive de découvrir, pendant la restauration, que le tableau que m’a confié un client est un faux ! Une fois, un tableau sans grande valeur, si ce n’est sentimentale, en recouvrait un autre d’excellente facture. Son propriétaire a souhaité finalement garder un mix des deux œuvres !

Mon travail est minutieux et composé de différentes étapes. Chaque tableau étant unique, le travail réalisé est différent à chaque fois. D’abord, le nettoyage et le refixage. Suivant l’état de l’œuvre, je débute par l’un ou l’autre. Puis, je retire le vernis jauni, ancien. Ensuite, je repasse une couche de vernis protecteur avant d’appliquer du mastic qui recrée le réseau de craquelures et je retouche les lacunes par les techniques de trattegio2 ou pointillisme. Avec un pistolet, je finalise par une ou deux couches de vernis. Je retends la toile sur un châssis avant ou après toutes ces opérations. Lorsque je repositionne enfin le tableau dans son cadre, je le protège de la poussière en agrafant un tissu au dos du cadre. »

Tournée aussi vers le futur

Tout cela semble complexe mais travailler dans ce contexte artistique doit être particulièrement réjouissant ! D’autant plus que Florence Carly ne se contente pas d’œuvrer pour les particuliers, elle est également sollicitée par des musées, les Monuments historiques, les villes, églises… À chaque fois, c’est un nouveau défi à relever pour cette amoureuse du patrimoine qui utilise les produits les plus respectueux possibles, durables et réversibles !

Florence Carly est entourée de peintures issues du passé, mais elle est bien ancrée dans le présent en étant artiste elle-même et exposant parfois ses propres créations… qui un jour feront peut-être l’objet, dans quelques décennies, d’une restauration pointue et minutieuse !

Édith Combe

1 Cette technique de la toile enduite et peinte est mise en œuvre dans un but de réalisme, de légèreté, d’économie de temps ou de moyens, elle simule les drapés des sculptures.

2 Technique de retouche colorée. Les lacunes, ou manques de couche picturale, sont remplies de fines lignes rigoureusement verticales et parallèles.

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