La Faïencerie de Gien, une jeune manufacture de 200 ans !
La Faïencerie de Gien, créée en 1821 par Thomas Hulm, fête cette année ses 200 ans ! « Gien est à la fois une maison authentique, riche de son histoire et d'une fabrication 100 % locale, une griffe créative, liant industrie, artisans et artistes, et, enfin, une marque chaleureuse, aux décors pluriels, revendique Yves de Talhouët, président de la Faïencerie de Gien. Cet anniversaire célèbre aujourd'hui sa place d'unique faïencerie de luxe au monde. Labellisée Entreprise du patrimoine vivant, membre du très sélectif Comité Colbert, Gien est une jeune manufacture de 200 ans, toujours indépendante, à l'ancrage régional et à la notoriété internationale que je souhaite projeter vers les prochaines 200 années de son existence. »
À l'occasion de son bicentenaire, la manufacture loirétaine a réédité des pièces (vases et bas-reliefs, art de la table...) qui marquent les grandes périodes de la Faïencerie de Gien : avant 1900 ; art nouveau et art déco ; années 80. « Pour la période avant 1900, nous avons choisi des vases chinois aux motifs inspirés des porcelaines chinoises très en vogue à cette époque, indique Marc Bureau, directeur général adjoint de la Faïencerie de Gien. Leurs fonds colorés, très francs et denses, exigent une recherche de couleurs et la finesse des détails, la plus grande dextérité de nos peintres. Pour la période Art nouveau et Art déco, nous avons retrouvé dans notre grenier de moules un vase col de cygne et des plaques de scènes antiques, inspirées d'un vase antique trouvé en 1840 lors des fouilles autour de l'église de Châtillon-sur-Seine, en Côte d'Or. Les années 80, qui incarnent une période intense de création, ont été marquées par des collaborations multiples avec créateurs et designers. »
Des cartes blanches ont été également donné à « des personnalités artistiques et créatives qui font l'air du temps aujourd'hui, avec un désir de créer la surprise, de faire ce pas de côté que Gien a toujours aimé pratiquer, commente Marc Bureau. C'est avant tout une démarche de coeur elle aussi séculaire. Les collaborations avec les artistes écrivent l'histoire de Gien. On pourrait parler de tradition créative. Aujourd'hui, nous voulons encore agrandir la famille. Les créateurs ont deux formes à leur disposition, un vase d'un mètre vingt de haut, pièce exceptionnelle dans sa dimension comme dans sa réalisation, et un plat de soixante centimètres de diamètre. »
De nombreux partenariats avec les 3000 boutiques et revendeurs de la marque dans le monde et des actions au sein même de la manufacture seront également mis en place.
Par ailleurs, un timbre anniversaire a été émis par La Poste cet été.
Une nouvelle ère pour la Faïencerie de Gien
Ce bicentenaire marquerait-il le début d'une nouvelle ère pour la Faïencerie de Gien ? « Gien a toujours été une marque en mouvement, déclare Marc Bureau. Aujourd'hui, elle est mondiale tout en gardant son âme. Dans cette période de mutation, elle correspond toujours plus à cette envie de bien-être chez soi et celle aussi d'un luxe responsable, durable, inclusif, intemporel. » Et Yves de Talhouët de conclure : « Les défis à relever sont multiples et passionnants. D'abord, continuer l'aventure esthétique en modernisant nos décors tout en maintenant notre style unique qui fait que l'on reconnaît Gien entre mille, ensuite, poursuivre l'aventure industrielle en modernisant notre outil de production tout en conservant le coup de main artisanal qui fait notre exceptionnelle qualité, enfin, s'adapter à notre monde du XXIe siècle, fait de numérique et de consommation durable. »
Un nouveau musée pour la Faïencerie de Gien
Autre temps fort de ce bicentenaire, l'inauguration du nouveau musée de la faïencerie de Gien, vraisemblablement en octobre. « Ce musée possède avec une dimension spéciale car il prend racine dans la manufacture, relié à l'outil de production, et qu'il est riche de 200 ans d'histoire qui se confondent avec l'histoire des arts décoratifs et de l'art », précise Marc Bureau, directeur général adjoint de la Faïencerie de Gien. Il proposera, à terme, des résidences d'artistes. Le coût des travaux s'élève à 2,5 millions d'euros dont une partie subventionnée par le Département du Loiret.
La galerie, qui doublera sa capacité, passant de 200 à 400 m², prendra place au rez-de-chaussée et au premier étage. L’ensemble de la production de la Faïencerie au cours des âges y sera présenté. L'accent ne sera ainsi pas seulement mis sur les pièces exceptionnelles. « Nous voulons faire découvrir une aventure industrielle, explique Yves de Talhouët. Voilà pourquoi nous avons également numérisé 12.000 dessins, qui pourront être présentés sur des écrans. »
Dans un deuxième temps, l’objectif sera de transformer le deuxième étage en résidences d’artistes et en salle d’exposition temporaire.