Droits et devoirs des citoyens : aider et protéger les plus faibles

Le troisième terme de la devise de la France, « Fraternité », est celui qui a mis le plus de temps à s’imposer.

Des politiques sociales qui ne font pas l'unanimité

Autant la liberté et l’égalité se rattachent clairement à des droits civiques et politiques, autant la solidarité entre citoyens qu’implique le mot fraternité renvoie à des politiques sociales qui ne font pas l’unanimité. L’aide aux nécessiteux est d’abord perçue comme une affaire privée et religieuse, associée à des actes de charité. Pourquoi les collectivités locales ou l’État s’en mêleraient-ils ?

Gravures de vieilles femmes

« Mendiante » et « Vieille femme se chauffant les mains à un brasero », gravure de Jacques Callot, vers 1622. Vignette extraite de "La grande bible des noëls sur la nativité de Jésus- Christ", Orléans, 1784.

Des aides sociales de plus en plus nombreuses

Progressivement les autorités publiques s’emparent de cette question et proposent des aides sociales de plus en plus nombreuses. Au milieu du XIXe siècle, les ateliers de charité, qui offrent du travail aux indigents, permettent ainsi de leur  assurer un petit revenu tout en préservant le reste de la population de la pression que des bandes de vagabonds pouvaient lui faire subir pour obtenir de la nourriture. La délibération de la municipalité de Viglain du 8 novembre 1853 évoque en effet une
« multitude effrayante de pauvres ». De plus les communes disposent souvent d’un bureau de bienfaisance, service public d’assistance qui peut, par exemple, délivrer des bons pour de la nourriture.

Bon d'un bureau de bienfaisance pour de la viande en 1913

Bon pour 1 kg de viande, délivré par le bureau de bienfaisance de Nancray-sur-Rimarde, 14 juillet 1913.

L'affirmation du principe d'une république sociale

Durant la Seconde Guerre mondiale, le principe d’une république sociale soucieuse de garantir droit au travail, à la santé et au bonheur s’affirme au sein de la Résistance et débouche sur le programme du Conseil national de la Résistance (1944). Celui-ci se concrétise après la fin du conflit par l’instauration de la sécurité sociale. Désormais les citoyens français peuvent compter sur un État- Providence qui met en place un système d’assurance chômage, santé et vieillesse. Les centres communaux d’action sociale succèdent aux bureaux de bienfaisance municipaux. En 1983, L’État transfère une partie de ses compétences sociales aux Départements.

Carte de sécurité sociale de 1948

Carte de sécurité sociale de Gabriel Aubert, ancien instituteur et maire de Saint-Denis-en-Val, 12 avril 1948.

Dossiers préfectoraux de « subvention des établissements charitables », 1910-1933.

Dossiers préfectoraux de « subvention des établissements charitables » sur les fonds des jeux et paris (Pari mutuel), 1910-1933.

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